Full Breakfast
Au même titre que le Magicien d’Oz, The Breakfast Club fait partie de ces films qui jouissent du statut de film culte aux Etats-Unis, alors qu’ils sont très peu connus dans nos contrées. Il suffit...
Par
le 28 mai 2014
115 j'aime
9
Il faudrait créer une liste : « Films cultes qu’il faut avoir vus au moment de leur sortie pour avoir la fraîcheur nécessaire à leur appréciation », ou plus simplement, « Trop Tard ».
J’y mettrais par exemple Stand By Me, Les Goonies, , et ce Breakfast Club, donc.
Sorte de pièce de théâtre jouant de l’unité de lieu (un lycée), de temps (un samedi) et d’action (une colle pour un groupe d’élèves en détention), Breakfast Club plonge le spectateur dans les tourments de l’adolescence américaine en l’enfermant avec eux.
Les rôles sont évidemment archétypaux, panel statistique de l’Amérique : la prom queen, le bad guy, le premier de la classe, le sportif et la weirdo (on s’étonne que la diversité ethnique n’ait pas été représentée) vont se donner la réplique, sortir les crocs puis montrer un cœur grand comme ça, rester mutique puis se livrer comme jamais, frimer puis blâmer papa.
On passera sur les errances de l’interprétation, tantôt inexistante, tantôt franchissant allègrement le point Cage (ce jeune sauvageon, grand dieu, il fait subir les affres de la consigne au plus grand nombre), pour s’amuser face à ce document archéologique sur les ravages des 80’s : la mode, l’image, le traitement clipesque avec nombreux intermèdes musicaux, vandalisme en carton et dents de scie émotionnelles.
Les ados qui ont vu ça se sont sentis compris, tout comme d’autres, quelques années plus tard, face au Cercle des Poètes disparus. Je parle d’expérience, pour le coup. Prendre le risque inconsidéré de le regarder avec trois décennies de retard (dans les deux sens du terme) ne lui rend certes pas justice.
Si je suis, tout comme eux, toujours bien incapable de traiter le sujet de leur dissertation (Qui pensez-vous être ?, en 1000 mots), je sais au moins que j’ai tout sauf envie de me reconnaitre dans ce défilé fake et supposément rebelle, dont la morale édifiante nous permet des retours à l’ordre assez confondants : la fille à papa s’acoquine avec celui qui l’agressait au préalable et lui offre un diamant parce qu’il est pauvre, et la weirdo pense à se coiffer pour devenir soudain belle au point de pouvoir se taper le footeux.
The land of opportunities, quoi.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Poussif, Adolescence, Les meilleurs films sur l'école, huis clos et vu en 2017
Créée
le 23 févr. 2017
Critique lue 4.2K fois
129 j'aime
16 commentaires
D'autres avis sur Breakfast Club
Au même titre que le Magicien d’Oz, The Breakfast Club fait partie de ces films qui jouissent du statut de film culte aux Etats-Unis, alors qu’ils sont très peu connus dans nos contrées. Il suffit...
Par
le 28 mai 2014
115 j'aime
9
Breakfast club est une excellente surprise. C'est bel et bien le meilleur teen-movie qu'il m'ait été donné de voir et à n'en pas douter le meilleur film de John Hughes. Breakfast club raconte...
Par
le 21 juil. 2012
114 j'aime
4
Pour une fois, faire confiance à Marius ne me déçoit pas. Le summum du teen-movie 80's est une vraie bonne surprise. Partant des clichés habituels des lycée américain : un intello, une chtarbée, un...
Par
le 13 juin 2011
87 j'aime
38
Du même critique
Cantine d’EuropaCorp, dans la file le long du buffet à volonté. Et donc, il prend sa bagnole, se venge et les descend tous. - D’accord, Luc. Je lance la production. On a de toute façon l’accord...
le 6 déc. 2014
774 j'aime
107
Il y a là un savoureux paradoxe : le film le plus attendu de l’année, pierre angulaire de la production 2019 et climax du dernier Festival de Cannes, est un chant nostalgique d’une singulière...
le 14 août 2019
719 j'aime
55
La lumière qui baigne la majorité des plans de Her est rassurante. Les intérieurs sont clairs, les dégagements spacieux. Les écrans vastes et discrets, intégrés dans un mobilier pastel. Plus de...
le 30 mars 2014
623 j'aime
53