La Sanction dans les Rocheuses

Essuyant chacun des échecs commerciaux incommensurables (Ford McFarlane pour l'un et une série de mauvaises comédies pour l'autre), le réalisateur finlandais Renny Harlin et l'ex-star du cinéma d'action bodybuildée Sylvester Stallone se rencontrent pour la première fois en 1993 pour ce qui sera une renaissance pour les deux artistes : Cliffhanger. Mélangeant avec brio thriller d'action et film d'aventures en milieu naturel, le long-métrage met en scène notre Rocky Balboa dans une péripétie mouvementée bigrement palpitante.

Il faut dire que les thrillers intégrant de l'escalade périlleuse sont plutôt rares, le dernier gros film étant l'inoubliable Sanction de Clint Eastwood en 1975. Ici, le cocktail fonctionne à merveille, le long-métrage collectionnant les moments forts, que ce soit lors de courses-poursuites enneigées, de fusillades explosives ou de cascades vertigineuses, Harlin mettant comme il se doit le paquet à ce niveau-là. Et si le scénario est bien évidemment classique en soi, il possède cependant un rythme haletant et des personnages suffisamment attachants pour pleinement adhérer au spectacle.

Dans le rôle principal, un Stallone au top de sa forme, muscles saillants et prêt à rebondir sur n'importe quelle paroi ou à zigouiller violemment des sbires déterminés à retrouver leur pognon. On regrettera certes que certains de ces sbires sont clairement effacés tandis que d'autres sont creux, à l'instar de John Lithgow, piètre chef de meute. Heureusement, se joignent à notre héros intrépide la jolie Janine Turner et le toujours aussi excellent Michael Rooker, parfait en rival-ami de fortune. Au final, dire que Cliffhanger est un monument du genre serait mentir. Dire qu'il n'est pas totalement exaltant aussi, le long-métrage étant l'un des meilleurs de Renny Harlin.