Embarrassant une part de la critique et les fans, exaspérant la masse des cinéphiles, Cosmopolis est déjà, de l’avis dominant, l’accident industriel de la carrière de Cronenberg. Il faut dire qu’on y plonge pas spontanément et que Robert Pattinson lui-même peine à se glisser dans son costume. Trop sarcastique, trop complexe, trop désenchanté et impitoyable pour une icône glamour aussi galvaudée. L’espèce d’indifférence engagée, d’ivresse monocorde à l’œuvre va pourtant absorber toute la matière d’un Monde voisin de palier du nôtre. Cosmopolis convie à la veille du crépuscule d’une société, en prenant le pouls d’une ville-monde, d’une sorte de mégalopole synthèse, d’un de ses princes malgré lui et de toute sa cour.
Les deux derniers jours de sa vie, au moins de celle-là, remplie de déambulations en limousine et de joutes comptables ou philosophiques, un golden boy rencontre les hommes et femmes y jouant un rôle, de sa conseillère en art à l’entarteur terroriste désirant l’aligner sur son tableau de chasse. Lui qui contrôle le Monde par des théories systémiques, un mental dissocié de toute Humanité, voit l’ordre établi sur lequel il se repose s’effondrer. Son esprit hypocondriaque et son quotidien mécanique l’ont floué ; n’ayant pas su anticiper ce retournement, il tente alors de le dépasser.
Lire l'ensemble de la chronique : http://zogarok.wordpress.com/2012/10/18/cosmopolis/