Ce petit film d'horreur fait son boulot. Il joue efficacement avec les clichés (avec une affinité spéciale pour la mort dans le rétro) et les limites du genre avec l'humour. Son habileté à embarquer doit beaucoup à l’héroïne, version mature de celle de l'intro – une jolie fille distante mais obéissante, acceptant à contre-cœur le jeu débile et les conditions d'utilisation qui pour les autres font quasiment partie de la fête.
Bien sûr il ne faut pas être à cran sur la logique, les contradictions. La sensation des secondes bien longues dans les derniers instants est interprétée littéralement et il faut attendre le milieu du film pour envisager la lecture des 'term services'. Même le complotiste du bar trouve que cette histoire relève de la connerie ! Au lieu de se fourvoyer dans de telles considérations, on se focalise sur les impératifs égocentrés, ce qui permet de traverser le film de façon plus ou moins heureuse selon qu'on apprécie ou aime mépriser les personnages.
Comme les interprètes sont bons et qu'il y a quelques seconds rôles un peu grotesques, c'est assez facile – comme tout avec ce film. La limite est atteinte quand le film bascule dans l'abusif au niveau des relations : le retournement des accusations par le patron, qui se fait alors d'un mielleux à la limite de la comédie (sombre) sort du cadre des ringardises bénéfiques et semble simplement débarqué là par contrainte ou compensation. C'est que le film est (cosmo)politiquement correct l'air de rien, ou du moins particulièrement 'conforme'.
Les femmes échappant aux menaces sont vieilles et amères, les hommes sont lâches, irresponsables ou transparents. Dans ce champ d'inconscients surgit un allié black. À la rescousse de la pauvre proie (mais forte, qui sait se battre pour sa sœur et sa camarade), il apparaît dur et swag tout en sachant apporter un soutien moral. La superficialité de l'écriture et du profil deviendrait presque un atout dans ces moments-là. Même Ozhin n'est qu'une silhouette. À terme Quinn reste la seule à produire un peu de valeur. Mais tout ça fonctionne gentiment, alors si on y va en connaissance de cause, on ne s'ennuie pas – ou si peu.
Par contre il serait insensé de prendre un ticket à deux chiffres. Pour ce continuateur de la piteuse tradition représentée par Ring et Destination finale, sortir 7 ou 8 euros est le dernier palier avant de risquer les regrets et la grimace en sortie de séance. Les amateurs d'horreur surnaturelle à sensation type La nonne devraient apprécier – il n'y a pas son 'exotisme' mais pas ses défauts de rythme et le grotesque est digéré. Les amateurs de slasher et de films à concept discount mais crus type Would you rather (ou même du film d'horreur thaïlandais partageant son nom) peuvent aussi tenter leur chance, même si rattraper Wedding Nightmare serait plus profitable.
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