Dead Space: Aftermath
4.3
Dead Space: Aftermath

Long-métrage d'animation de Mike Disa (2011)

Faire pire que le film précédent, c'est un véritable exploit !

Comme pour le premier jeu, la sortie de Dead Space 2 s’accompagne d’un film d’animation, censé expliquer tous les événements qui se produisent dans la suite vidéoludique. Ou du moins dresser le pont entre les deux opus. Mais le premier essai qu’avait été Dead Space : Downfall s’était révélé catastrophique, au point de faire honte au jeu de base. Ne mettant le point que sur son aspect commercial, dans le but d’être vu par les fans du produit originel, qui ont dû se jeter dessus pour finalement connaître la déception. Un constat corrigé avec ce nouveau film, intitulé Aftermath ? L’exploit est là, mais pas dans le sens espéré…


Encore une fois, il ne faut pas s’attendre à des révélations car, malgré son statut de prequel, Aftermath ne fait rien d’autre qu’établir un pont hautement dispensable entre les deux jeux vidéo (la promotion s’avère moins mensongère que pour Downfall, vu qu’Aftermath avait été annoncé ainsi). Juste pour dire comment a été amenée l’infection à bord de la station La Méduse (lieu où se déroule l’action de Dead Space 2). Et encore, cela, nous ne l’apprendrez qu’à la dernière seconde du film. Sinon, vous serez obligés de suivre pendant au moins 1h13 à une histoire et des personnages sans intérêt,j amais creusés ni charismatiques. Juste une sorte de survivor qui a bien du mal à se lancer, en passant par des références poussives d’autres œuvres de la science-fiction, notamment Alien (un personnage « figurant » se nomme Ripley, le nom du vaisseau fait allusion au créateur de la saga Dan O’Bannon…).


Et même si, à nouveau, l’univers du jeu vidéo (décors, vêtements, nécromorphes…) est représenté fidèlement, le fait que ce soit en animation nuit tout autant que Downfall, retirant toute l’angoisse que éprouvée en se plongeant dans le jeu, et le gore n’étant jamais dégoûtant à regarder. Sans compter que l’animation en elle-même se montre toujours aussi obsolète à l’heure actuelle (comme si Aftermath était tout droit sorti des années 80-90), affichant des incohérences visuelles visibles comme le nez au milieu de la figure (par exemple, la taille des personnages qui ne cesse de changer par rapport au décor, ou qui ne correspondent pas à certains éléments de ce dernier). Bref, rien n’a malheureusement changé depuis Downfall. Pourtant, le résultat n’en est plus que catastrophique !


Cette erreur, le film la doit à son scénario. Alors que Downfall proposait un script tout bonnement classique et peu accrocheur, Aftermath a voulu se livrer avec une histoire bien plus fouillée sur le papier. Cela n’a pas été dit dans le résumé mais c’est pourtant le cas : les actions du film ne sont que des flashes-backs, des souvenirs de témoins qui racontent à des scientifiques ce qu’ils ont vécu. En somme, à l’instar du récent Angles d’attaque, nous suivrez une seule et même histoire mais racontée par le biais de différents points de vue, qui permettent d’apporter son lot de détails au fur et à mesure que l’histoire avance. Seulement, il faut que celle-ci soit intrigante. Ici, elle ne l’est aucunement ! Du coup, les longueurs se font ressentir et les personnages, déjà inintéressants, se montrent encore plus inutiles que l’existence de ce film d’animation.


Mais là où Aftermath se vautre littéralement, c’est dans son animation qui veut refléter le parti pris de son scénario, en changeant de style pour chaque point de vue. Comme si le film osait présenter en 1h13 différents courts-métrages animés qui racontent la même histoire, avec les mêmes protagonistes. Pourquoi pas au final ? Il n’empêche, changer le style de l’animation ne veut pas dire tout remodeler ! Or, il n’est pas rare, lorsque le point de vue change, d’avoir des personnages au physique différent (même la couleur de peau est touchée par le changement, des protagonistes devenant hispaniques sans explication) ou des combinaisons/vêtements qui se modifient sans raison. Et comme si cela ne suffisait pas, pour différencier l’instant présent des souvenirs, l’animation classique laisse sa place à de la CGI (images de synthèse, à l’instar d’un Pixar) d’une piètre qualité, nous faisant croire involontairement à un épisode de Code Lyoko. Avec toutes ces différences, le spectateur perd rapidement le fil de l’histoire, ne comprenant pas pourquoi le film se livre à lui de telle manière.


Il faut admettre qu’Aftermath fait fort. Si, si ! Se montrer encore plus chaotique et inutile que Downfall, c’est un véritable exploit ! Une fois de plus, il vous est conseillé de vous reporter sur les jeux vidéo, véritables prouesses techniques et de mise en scène qui savent vous faire vivre ce qu’est l’angoisse à l’état pur. Avec Downfall et Aftermath, c’est l’ennui et la perte de temps que vous connaîtrez. Le second provoquant, en plus de tout cela, quelques crises d’épilepsie à cause de sa laideur visuelle. En lisant cette critique, dites-vous que votre vie, s’il elle est régie par une puissante curiosité, vient d’être sauvée !


Critique sur le site Cineseries --> http://www.cineseries-mag.fr/dead-space-aftermath-un-film-de-mike-disa-critique/

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