L'Immeuble de la mort

Un an à peine après le petit succès du premier film, revoici la même équipe pour une séquelle aux allures de remake où seul le décor change. Nous passons donc du cinéma à un immeuble entier où nos chers démons anthropophages vont proliférer durant une nuit entière à travers une histoire toute aussi débile qu’abracadabrante : un démon pénètre à travers un écran TV dans un immeuble high-tech où logent en vrac une femme enceinte et son mari, un gamin délaissé par ses parents, une petite famille lambda, une bande de fêtards et un club de gym entier qui travaillent les biceps. La nuit tombée. Rien que ça.

Comme pour le premier volet, le scénario toujours écrit par le quatuor Argento/Sacchetti/Ferrini/Bava oublie la logique la plus totale, l’interprétation est digne d’une mauvaise gastro, les dialogues sont au ras des pâquerettes (la VF ajoute une touche nanardesque non négligeable), de nombreuses séquences sont inutilement étirées et les décisions les plus saugrenues viennent compléter des rebondissements aux abonnés absents. Il faut quand même voir ce grand gaillard black (Bobby Rhodes dans un tout autre rôle que celui du précédent film) taper jusqu’à l’épuisement sur un portail fermé avec une barre de fer pour qu’il daigne s’ouvrir. En vain.

Pourtant, à l’instar du premier opus, la recette fonctionne et le plat se savoure comme un petit encas bien préparé, généreusement gore et agrémenté d’une poignée de plans transcendants, Lamberto Bava n’ayant pas son pareil pour nous balancer une imagerie clippesque de toute beauté, néons outranciers et musique new wave typique des eighties à l’appui, cette dernière remplaçant les titres hard rock du premier film. Mettant un petit peu de temps à démarrer, agrémenté de quelques séquences parallèles dispensables dans la ville et moins craspec que le précédent, Démons 2 reste une suite de qualité et une bonne série B italienne bien sanglante comme on les aime. Difficile de faire la fine bouche…

« Ça va pas de me faire peur ? Tu vas voir, espèce de téléviseur ! »