--- Bonsoir, voyageur égaré. Te voila arrivé sur une critique un peu particulière: celle-ci s'inscrit dans une étrange série mi-critique, mi-narrative, mi-expérience. Plus précisément, tu es là au sixième épisode de la sixième saison. Si tu veux reprendre la série à sa saison 1, le sommaire est ici :
https://www.senscritique.com/liste/Vampire_s_new_groove/1407163
Et si tu préfère juste le sommaire de la saison en cours, il est là :
https://www.senscritique.com/liste/The_Invisibles/2413896
Et si tu ne veux rien de tout ça, je m'excuse pour les parties narratives de cette critique qui te sembleront bien inutiles...---


hier c’était Halloween, et pour la première fois depuis très longtemps, je l’ai fêté sous mon identité humaine. J’avais oublié ce sentiment à la fois amusant et sinistre que l’on ressent quand on est un monstre qui se fait passer pour une humaine qui se fait passer pour un monstre. Contrairement au Sabbat ou à la pleine lune, qui sont des fêtes pour les monstres et par les monstres, Halloween est une fête pour les monstres mais par les humains. Avec son lot de grotesque croisé de génie qui semble définir cette espèce. 
La soirée a donc été plaisante et sous le signe du surnaturel, mais sans avoir besoin d’employer un film cette fois. Et comme j’étais d’humeur à rire des monstres, peut-être même plutôt en les humiliant qu’en les célébrant, j’ai décidé de prolonger la nuit avec *Abbott et Costello contre l’Homme Invisible* (cette fois encore j’utilise le titre original car je trouve la traduction épouvantable). C’était une erreur. Car Halloween sait bien mieux allier rire et peur que ce film.
Comme il y a deux ans, alors qu’Octobre faisait la part belle à la créature de Frankenstein, je clôturai ce soir al saga Universal Monster par une rencontre entre le monstre du mois et ce duo comique de seconde zone. Et le constat est le même : Ce n’est pas vraiment drôle, et les rares fois où ca l’est, ce n’est pas grâce à l’aide de l’homme invisible. Cette année d’ailleurs nous tombons encore plus bas qu’il y a deux ans : j’ai ri une seule fois contre trois la dernière fois, et et pas une fois sur un gag qui aurait reposé sur le monstre à l’honneur (contre une fois il y a deux ans). Je trouve ça d’autant plus dommage que l’homme invisible nous a démontré dans les films précédents un fort potentiel comique… Souvent à son insu, mais ça aurait été peut-être été l’occasion de renverser la tendance, se réapproprier l’ensemble du personnage et tourner ses défauts en qualités. Comme il y a deux ans également, j’ai l’impression que certaines scènes cherchent à jouer une facette plutôt horrifique, mais la tentative est annihilée par la présence exaspérante du duo cherchant continuellement à apporter une nappe d’un burlesque lourdingue et malvenu.
Au-delà d’un ton qui encore une fois ne se trouve pas, et d’un ratage plutôt décevant de l’exercice qui s’annonçait facile, de mettre l’homme invisible dans la peau d’un personnage de film comique, le film fait preuve par ailleurs d’une fénéantise ahurissante. Le scénario copie honteusement sur ses prédécesseurs (l’accusé à tort, la recherche d’une antidote, l’antidote surprise par transfusion sanguine, etc.), allant parfois même jusqu’à copier à l’identique les même plans (la valise dans le cimetière, le test sur le cochon d’inde, la réapparition qui commence par le système sanguin, etc.). Je ne suis pas sure qu’on puisse réellement parler de plagia, les films appartenant tous à la même production, simplement une preuve évidente de fénéantise qui semble être le maître mot du film. C’est dommage, car l’idée d’aller placer l’histoire dans le monde de la boxe était originale, prometteuse et inédite. Malheureusement, scénario et mise en scène préfèrent la facilité d’aller imiter ce qui a déjà fait ses preuves dans les films précédents, plutôt que de chercher à bâtir et renforcer un univers qui leur est propre. Bafouant du même coup le désir légitime du spectateur de découvrir du neuf, à moins que ce ne soit pire, et que la production ai misé sur l’ignardise ou l’amnésie de son public.
Zalya
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le 1 nov. 2021

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