Les battants n'ont pas toujours tort

Troisième réalisation de Lucien Jean-Baptiste, Dieumerci! est un film fable sur un ancien détenu qui veut réaliser son rêve de comédien sur le tard. Le réalisateur/ acteur,avec cet itinéraire "optimiste" de deux compères en apparence complètement opposés (principe du buddy-movie), a commis un moment qui fait du bien où l'espoir moteur d'une ou plusieurs vies n'est pas mièvre, bien au contraire. Lucien Jean-Baptiste retrouve son goût pour le cinéma social qui n'épargne pas certaines réalités ( les marchands de sommeil, les travailleurs précaires entre autres) et cette fois ses origines antillaises constituent une toile de fond qui ne justifient pas à elles seules la thématique de son film. En effet, le duo avec Lecaplain, le personnage indien ou le personnage portugais montrent que Jean-Baptiste a voulu une histoire où la diversité est là et où le message général du film concerne l'humanité dans son ensemble et non plus une communauté précise. C'est une nouveauté dans le cinéma du réalisateur,plus d'ailleurs que dans celui de l'acteur,qui veut faire du cinéma pour le plus grand nombre et plus seulement pour qu'une communauté soit représentée sur le grand écran. Quelque part, l'histoire de ces deux hommes tend donc plus vers l'universel où les valeurs d'entraide, d'envie de contrer le sort et l'infortune font que les battants n'ont pas toujours tort. Dans le contexte actuel, c'est une histoire qui remonte le moral, donne envie de déplacer des montagnes et tout l'intérêt réside dans le fait que Lucien Jean-Baptiste ne veut pas montrer la réussite mais juste les moyens de vouloir y parvenir. Les petites victoires et les pas en avant sont autant d'éclaircies qui changent la vie des hommes et tous les personnages de Dieumerci! diffusent cette envie de vivre, de s'en sortir et d'avancer. Plein de bonnes raisons d'aller voir ce film pas assez recommandé mais aux qualités certaines. Alors, allez y sans hésiter!