L'Éducation Anglaise

Beaucoup de films d'horreur ne font pas peur tandis que d'autres, situés dans un autre registre, parviennent à nous terrifier. Ceux qui se rapprochent le plus de notre quotidien. On pourra citer Class 1984 et ses adolescents immoraux, Délivrance et les dangers insoupçonnables cachés dans les bois de Géorgie, The Great Ecstasy of Robert Carmichael et le basculement vers le côté obscur d'un jeune homme lambda... Des films pas nécessairement gore mais nantis d'une tension insoutenable et au final, le choc est tel qu'on reste bouche-bée. Eden Lake fait partie de ces films.

Un couple tout ce qu'il y a de plus tranquille se prélasse sur une plage. Ils s'aiment. Ils rigolent. Tout va pour le mieux, tout est normal. Des adolescents passent près d'eux et décident de les taquiner un peu avec la fougue et le franc-parler qu'on leur connait. Le couple hésite entre jouer au plus fin avec des gosses et rester adultes. À un moment, ça dérape forcément et l'horreur, la vraie, commence. Un postulat simple et terrifiant, un décor placé dans une réalité pas si éloignée que ça, un fait divers qui pourrait arriver à n'importe qui, mettant en scène des ados hargneux dont la mentalité jusqu'au-boutiste ne connait aucune limite.

Premier long-métrage du scénariste James Watkins (My Little Eye, Gone), mettant en scène les alors méconnus Kelly Reilly et Michael Fassbender, Eden Lake nous prend aux tripes grâce à une habile mise en scène, de jeunes acteurs au diapason et surtout un rythme incroyablement maîtrisé qui ne faiblit jamais, de ce malaise primaire à ce final abasourdissant dont on ne sort pas indemne. Agrémenté de séquences à faire tourner de l’œil et d'une tension palpable, le long-métrage est assurément un choc à voir absolument.