Henenlotter est l’auteur d’une œuvre ahurissante, à réserver aux bisseux. On le connaît notamment pour Frankenhooker et Basket Case (avec ses deux suites). S’il est revenu il y a quelques années avec son Sex Addict, son cinéma outrancier relève du typique plaisir coupable issu des 80s. Dans Brain Damage alias Elmer, la mystérieuse créature répondant à ce prénom s’invite dans l’existence quelconque de Brian. Lui injectant un fluide bleu aux effets euphorisants, Elmer utilise Brian pour se fournir ses victimes. Elmer ne consomme que des cerveaux humains, en plus de rendre dépendant celui de son otage.
Rempli de petites idées et de séquences gadget, le film demeure extrêmement brouillon et mal écrit. La direction d’acteur laisse à désirer ; même dans la farce il faut être crédible, consistant, or les réactions des personnages ne le sont pas. Leurs exagérations ou au contraire leur passivité créent un décalage futile, renforçant autant la ringardise que l’étrangeté du film (le bad trip de l’intro, par exemple).
Même s’il laisse quelques regrets, Elmer cependant apporte une petite satisfaction grâce à sa férocité. Il y a de bons moments, comme cette pipe d’un bien mauvais goût (le climax, vraisemblablement) ou le court passage du biker prophétique. Métaphore brutale de l’aliénation aux psychotropes, Brain Damage développe une tendance homo-érotique et se profile comme une sorte de Subconcious Cruelty ou de Butgereitt au second degré. À voir, pour le dépaysement, mais le spectacle est sauvage.
https://zogarok.wordpress.com/2015/01/18/elmer-le-remue-meninges/