Le film aurait pu tout aussi bien s'appeler "Voler le voleur" car il s'agit d'un honnête commerçant en articles de chasse et pêche qui se fait rouler par une banque ; en filigrane, on montre le côté tout puissant et insupportable des banques et des banquiers, où un banquier indélicat et véreux a mal conseillé ce pauvre commerçant qui se retrouve ruiné. Sa vengeance se traduit par un projet de braquage par tunnel.
Mais c'est avant tout une excellente comédie qui voit la seconde collaboration de Jean Girault avec Louis De Funès après Pouic-Pouic l'année précédente, et avant la série des Gendarmes. Les films de creusement de tunnels, il y en a eu quelques-uns (la Grande évasion, Tunnel 28, les Egoûts du paradis ou encore Braquage à l'anglaise), mais ici, Girault opte pour la comédie menée tambour battant, avec un scénario simple qui joue sur tous les ressorts comiques de cette situation et sur le potentiel de sa vedette (c'était le second film en tête d'affiche de De Funès). Celui-ci incarne un personnage énervé, rageur, hargneux qui s'emploie à creuser un tunnel sous la banque, animé par sa vengeance, il met en place toutes ses mimiques et son personnage d'éternel agité.
C'est une comédie en forme de huis-clos, riche en rebondissements, en situations amusantes, en suspense, avec notamment tous les gens qui viennent troubler le dur labeur de De Funès et de sa petite famille de creuseurs (des fouineurs, des importuns qui à chaque fois sont rembarrés), le tout dans une ambiance parisienne très sixties. On y voit de bons acteurs comme Georges Wilson, Claude Piéplu, Guy Grosso ou Jean Lefèbvre dans de petits rôles, et surtout Jean-Pierre Marielle qui excelle déjà dans le rôle du banquier indélicat, affable et embobineur. Au final, une bonne comédie un poil amère, qui n'est pas le film le plus connu avec De Funès, donc intéressant à revoir ou à découvrir.