Fantasia est la preuve définitive que les enfants sont des cons.

Fantasia, est sans doute le film "classique" des studios Disney qu'on voit le moins : il est moins rediffusé au cinéma que Blanche Neige ou Peter Pan, se vend moins en cassette vidéo et DVD (l'édition du 50e anniversaire n'a jamais été rééditée) et ayant eu peu d'extraits (en dehors de "l'apprenti sorcier") diffusés lors des émissions consacrées à Disney, etc...

Et l'ayant enfin vu, je peux vous affirmer que les enfants sont des cons.

Mettez un enfant devant Fantasia : Le gamin va se faire chier et va hurler. Il sera complètement déconcentré durant le passage de "Toccata & Fugue" qu'il trouvera "long", sera peu réceptif à la beauté de la nature de "casse-noisette", fera du bruit parce qu'il veut "faire pipi" pendant le moment où l'on voit les premiers organismes multicellulaires et en trouvera la musique "effrayante", sera incapable de reconnaitre les dieux et les créatures mythiques lors de la symphonie pastorale et chouinera bêtement devant le dernier segment du film affirmant que le monstre lui "fait peur."

Mis à part les moments où l'on voit Mickey ou des hippopotames qui dansent, tout ne sera que cris, pleurs et réflexions sur le fait qu'il "s'ennuie."

Du gâchis.

Mettez un adulte, comme moi, devant Fantasia : Un trentaine cultivé. Il va se caler dans son fauteuil avec un verre d'excellent chablis à la main et commencer le visionnage :
- Il va trouver audacieux d'utiliser des violons sur "Toccata et Fugue en ré mineur" et fera le lien entre ce passage et les dessins animés abstraits d'Oskar Fischinger.
- Les danses de casse noisette lui remémoreront les joies simples des jeux de son enfance (Tetris sur NES, notamment.)
- Il comprendra immédiatement le parallèle entre les déboires de Mickey, apprenti du sorcier Yen Sid, et les problèmes du studio Disney à la fin des années 1930.
- Il trouvera osé d'avoir illustré la naissance de la vie sur Terre et la disparition des dinosaures avec le "Sacre du Printemps" (oeuvre noire et ballet macabre dans lequel des paysans sacrifient une jeune vierge afin que le printemps renaisse.)
- La symphonie pastorale lui évoquera le bon air des champs en été et les disques vinyles écoutés par sa défunte mamie. Un souvenir qui lui serrera le coeur pendant qu'il appréciera la vision des pégases, des centaures et des angelots. L'arrivé de Bacchus lui donnera l'envie de se resservir un autre verre de chablis.
- Il sera amusé de l'ironie mordante du "ballet des heures" dans laquelle les danseuses sont dessinées telles des éléphantes et des hippopotames. Il sera nostalgique de l'humour des années 1940 lorsqu'on pouvait caser des éléphants derrière un pilliers et que tout le monde semble trouver ça normal.
- Il sera ébahi par le finale, Chernabog, avatar de satan, s'élevant derrière une montagne. Le démon dans toute sa puissance, jouant avec ses minions et chassé par la douce mélodie du "Ave Maria" de Schubert.

Le tout s'accompagnera d'une délectation devant l'âge d'or de l'animation, d'une lecture de la fiche wikipédia du film et des morceaux classiques qui vont avec et d'une recherche du segment du "Clair de Lune" superbe pièce manquante de ce chef d'oeuvre sur un air de Debussy

Bref, Fantasia est une perle. Dommage que l'ambitieux projet initial n'ai pu être mis à terme (l'idée de faire un "ciné-concert" avec des morceaux qui en remplacent d'autres était vraiment ) et que pour renflouer ses studios suite au bide monumental du film, le pauvre Walt Disney ai été obligé de faire des films pour les tous petits, des merdes comme Dumbo entamant une longue déchéance qui finira par une prostitution dans le bizness des parcs d'attractions pour beaufs neuneus et larves chouinardes.

Ca me déprime tellement que ça me donne envie de reboire un autre verre de chablis.

PS : Je déconne pour Dumbo, j'aime bien ce film en vrai. C'était juste pour le troll de cette critique.