L'apprenti mélomane.
Parallèlement à la production faramineuse de son Pinocchio à la fin des années 30, le nabab Walt Disney a l'idée d'une adaptation ambitieuse du célèbre Apprenti sorcier de Paul Dukas, avec pour...
Par
le 17 avr. 2015
46 j'aime
5
Long-métrage d'animation de James Algar, Samuel Armstrong, Ford Beebe, Norman Ferguson, Jim Handley, T. Hee, Wilfred Jackson et Hamilton Luske (1940)
Parallèlement à la production faramineuse de son Pinocchio à la fin des années 30, le nabab Walt Disney a l'idée d'une adaptation ambitieuse du célèbre Apprenti sorcier de Paul Dukas, avec pour objectif de remettre le personnage de Mickey sur le devant de la scène, et d'initier un jeune public à un courant musical souvent jugé barbant. Sur les conseils du chef d'orchestre Leopold Stokowski, et alarmé par un budget grimpant en flèche, Walt Disney décide finalement d'incorporer L'apprenti sorcier à un gigantesque projet d'anthologie musicale, révolutionnaire pour l'époque.
Souhaitant dans un premier temps distribuer le film sous une forme itinérante de concerts, le papa de Mickey n'aura d'autre choix que d'opter pour un circuit conventionnel, subissant à l'arrivée un sacré revers financier, dû principalement à la nature du long-métrage et à un marché international inexistant, la faute au second conflit mondial.
Présenté par le musicologue Deems Taylor, Fantasia s'articule autour de sept tableaux (le dernier étant scindé en deux), d'une durée variable, et apportant chacun une vision différente mais complémentaire de l'émotion véhiculée par la musique. Si l'orchestration musicale du Philadelphia Orchestra sert bien évidemment à illustrer une histoire, elle peut également traduire une simple impression, un sentiment, voir un concept, comme le montrent certains segments totalement abstraits.
Osmose parfaite entre l'image et le son, Fantasia bénéficie encore aujourd'hui d'une animation remarquable, et offre des séquences absolument sublimes et inoubliables, tout à la fois poétiques, drôles, gentiment irrévérencieuses (représenter les danseuses de la Danse des heures par des autruches et des hippopotames, il fallait oser) et même carrément flippantes. Impossible effectivement d'oublier la puissance de certains instants, de certaines images, telles les apparitions de Zeus sur son nuage ou du démon Chernobog, créature maléfique ayant hantée les cauchemars de nombreux marmots.
Projet unique en son genre et à l'ambition démesurée d'un studio capable de vendre du rêve comme personne, Fantasia est une pure oeuvre d'art d'une beauté fracassante, peu accessible il est vrai mais incroyablement ludique et pédagogique, renfermant en son sein une multitude de merveilles pour qui saura l'appréhender.
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Gand-Alf and Emma Peel's Excellent Bluraythèque., Un film, une scène., La violence chez Disney., Votre premier souvenir de cinéma (liste participative). et Mettez de l'animation dans votre vie !
Créée
le 17 avr. 2015
Critique lue 1.6K fois
46 j'aime
5 commentaires
D'autres avis sur Fantasia
Parallèlement à la production faramineuse de son Pinocchio à la fin des années 30, le nabab Walt Disney a l'idée d'une adaptation ambitieuse du célèbre Apprenti sorcier de Paul Dukas, avec pour...
Par
le 17 avr. 2015
46 j'aime
5
Dès 1938, Walt Disney envisage d'adapter L'Apprenti Sorcier dans un court dessin animé de Mickey Mouse et demande même à Léopold Stokowski, chef d'orchestre réputé, de signer la partition pour lui...
Par
le 12 déc. 2016
38 j'aime
10
Walt Disney me déçoit beaucoup sur ce coup-là. Après des chefs-d'oeuvre tels que Pocahontas, Kuzco ou Tarzan, j'ai décidé de regarder Fantasia, qui est souvent décrit comme le meilleur Disney. Quelle...
Par
le 16 janv. 2011
29 j'aime
31
Du même critique
On ne va pas se mentir, "Gravity" n'est en aucun cas la petite révolution vendue par des pseudo-journalistes en quête désespérée de succès populaire et ne cherche de toute façon à aucun moment à...
Par
le 27 oct. 2013
269 j'aime
36
Les comparaisons systématiques avec "2001" dès qu'un film se déroule dans l'espace ayant tendance à me pomper l'ozone, je ne citerais à aucun moment l'oeuvre intouchable de Stanley Kubrick, la...
Par
le 16 nov. 2014
250 j'aime
14
Il y a maintenant trente six ans, George Miller apportait un sacré vent de fraîcheur au sein de la série B avec une production aussi modeste que fracassante. Peu après, adoubé par Hollywood, le...
Par
le 17 mai 2015
212 j'aime
20