Tom Naughton s’est donné pour mission de réfuter tout ce qu’avait pu dire Morgan Spurlock dans son désormais célèbre Super Size Me (2004) et il en sera de même avec l'hypothèse lipidique (qui accuse le cholestérol d’être l’une des causes directes des maladies cardiovasculaires).
Et il ne va pas y aller de mains mortes, il va même littéralement nous assommer pendant 110 minutes, à grands renforts de spécialistes (divers médecins), ajoutez à cela, qu’il va lui aussi faire un régime à base de fast-food afin de prouver que l’on peut perdre du poids en ne mangeant que de cela (tout le contraire de ce qui était montré dans le documentaire de Morgan Spurlock). Et c’est parti pour un mois de junk-food (Boston Market, McDonald's, KFC, Carl’s Jr., Popeyes, Taco Bell, and co) où il prendra un malin plaisir à dézinguer tous les propos tenus dans le film de Spurlock (il n’a pas entièrement raison, loin de là, visiblement il n’a clairement pas aimé son film).
Il dégomme aussi le CSPI (The Center for Science in the Public Interest) qu’il surnommé « les évangélistes alimentaires » et bien d’autres organismes, tels que le CDC (Centers for Disease Control and Prevention), l’USDA (le département de l’agriculture aux États-Unis), le FDA (Food and Drug Administration), … Bref, il a décidé de taper sur tout le monde, à grand renforts de diagrammes, graphiques et autres mises en scène en animations.
Parfois, ses propos tombent juste (lorsqu’ils dénoncent le FDA et l’USDA qui ont pendant très longtemps incités à manger des céréales, ces dernières étant très sucrées, on se retrouve tous gavés de sucre) et d’autres fois, on les trouve un peu trop simplistes ou réducteurs (« pour éliminer les mauvaises graisses, il faut manger de bonnes graisses »).
S’il parvient à nous prouver (après un savant calcul mathématique, car bien évidemment, suivre son régime les yeux fermés mènerait à rien et donnerait un tout autre résultat) qu’il parvient bel et bien à perdre du poids en se nourrissant exclusivement de fast-food, il ne faut pas pour oublier que son régime n’est pas pour autant valable pour tout le monde (tout dépendra de la morphologie de chacun et de sa santé), il y a plein de facteurs à prendre en compte, qui diffèrent en fonction des individus, donc il ne faut pas prendre pour argent comptant tout ce qu’il dit ou ce qu’il fait.
Si son documentaire a le mérite de lever le voile sur des pratiques ou des théories vieilles de plusieurs décennies qui mériteraient d’être revues (ou qui sont tout simplement erronées), le film n’en demeure pas moins fatiguant à la longue, avec ses innombrables acronymes (CSPI, CDC, USDA, FDA, LDL, LDH) et termes scientifiques, on finit par s’emmêler les pinceaux, tout le contraire du film de Spurlock, qui était didactique et drôle.
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