Second long métrage pour le magicien des effets-spéciaux, après avoir apposé sa patte et sa légende sur bon nombre de films culte ou qui ont marqués toute une génération (La guerre des étoiles - 1977, Indiana Jones et le Temple maudit - 1984, RoboCop - 1987, Chérie, j'ai rétréci les gosses - 1989, Jurassic Park - 1993 ou encore Starship Troopers - 1997), Phil Tippett se lance dans la réalisation et nous offre une œuvre résolument bluffante, voir sidérante.
Mad God (2021) est une œuvre qui a bien failli ne jamais voir le jour et pour cause, sa gestation relève du miracle ! Le tournage ayant débuté au début des années 90 avant d’être abandonné en 1994, il faudra attendre le début des années 2000 et un crowdfunding pour qu’il se décide à reprendre son travail pour le finaliser une bonne fois pour toute. Un tournage (mis bout à bout) qui aura duré près de 30ans et s’avère être d’une beauté sans égale.
Aucune major ne croyait en son film, personne ne voulait le financer, vu le temps et l’argent que cela nécessite de mettre en chantier un film quasi intégralement réalisé en stop-motion, d’autant plus que le film avait peu de chance d’être rentable via une exploitation en salles car non destiné au grand public mais essentiellement à un public de niche, il avait bien du mal à mettre en chantier son projet. Mais son abnégation aura eu raison de lui et le résultat vaut tous les sacrifices et l’énergie qu’il aura insufflé dans son film.
85min durant lesquelles on hallucine bouche-bée devant le résultat, le film est d’une telle richesse visuelle et en même temps, c’est tellement riche en détail que le résultat frise parfois l’indigestion (à tel point qu’il nécessite plusieurs visionnages pour pouvoir pleinement apprécier tous les détails). Entre onirisme, fantaisie, post-apocalypse & dystopie, le film enchaine les plans en stop-motion, animation, time-lapse avec des séquences tournées en prises de vues réelles (avec de vraies acteurs).
Une œuvre complètement barrée, oscillant entre l’horreur, le gore (et ses innombrables liquides corporels) et le surréalisme, sans nul doute que ce film ne plairait pas au plus grand nombre, mais il faut bien le reconnaître, visuellement et techniquement parlant, ce film est tout bonnement une gifle, que dis-je, une salade de phalanges en pleine gueule !
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