Résultat d'un concours télévisé, Feast s'avère être un véritable petit bijou de film d'horreur se regardant comme on boirait du petit lait. En premier lieu, nous sommes loin des productions cheap sans talent : ici, c'est le fils de l'acteur Clu Gulager qui est aux commandes et qui signe pour son premier film une mise en scène originale (pour exemple, la présentation de chaque personnage à la Guy Ritchie, même le plus insignifiant), mise en scène comprenant des scènes d'action, des passages extrêmement gore, une musique dynamique, des acteurs déchaînés et surtout un scénario totalement délirant...
En effet, malgré un sujet basique rappelant fortement Une Nuit en Enfer avec son huis-clos sanglant, Feast possède une identité propre qui se caractérise notamment par un mauvais goût irrévérencieux, une série de rebondissements aussi inattendus les uns que les autres et une forme de suspense bien mené du début à la fin. Le long-métrage est également incroyablement gore, John Gulager ne lésinant jamais sur les effets sanglants les plus osés, contrastant avec des personnages cocasses et variés et des répliques d'anthologie, s'ajoutant clairement à des passages cultes, notamment le viol buccal d'une bikeuse par un bébé-monstre vicelard.
Ainsi, ne vous attachez à aucun personnage et n'ayez pitié pour aucun d'eux, le réalisateur n'en ayant visiblement pas lorsque l'on constate que le héros du film meurt au bout de deux petites minutes et que le gamin de l'histoire n'échappe pas non plus à un sort funeste. La boucherie est sans équivoque, les grosses bébêtes décimant tour à tour les occupants de ce bar miteux situé en plein désert américain contenant notamment une mère de famille, une grand-mère, un baroudeur et son frère en fauteuil roulant et même l'acteur Jason Mewes, ici dans son propre rôle. On reste donc cloué dans notre siège durant tout le film, bouche bée et larmes aux yeux de rire face à ce spectacle sanglant d'une aussi rare efficacité.