Monstres & Cie
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Dix ans après sa dernière apparition publique (le très fendard Final Wars) et seize ans après l'odieux remake de Roland Emmerich, les Américains nous resservent une nouvelle refonte de Godzilla. Confié au prometteur Gareth Edwards (Monsters), le concept se veut beaucoup plus proche des films japonais originaux avec une trame inédite, un nouveau look à peine modernisé et surtout un retour aux sources pour ce qui était autrefois un film effrayant. Craint par les puristes, adulé avant sa sortie par les kids ignares, le nouveau Godzilla a fait parler de lui mais en valait-il la peine ?
Verdict : oui, même si le film n'est pas exempt de tout défaut... Mais d'abord les qualités : la mise en scène immersive d'Edwards est à tomber avec des décors soignés, une atmosphère sombre quasi-apocalyptique, des effets visuels bluffants et ce souci de présenter le film du point de vue des héros, pauvres petits humains piégés au milieu d'une bataille entre des monstres gargantuesques. Les personnages sont assez clichés, entre le scientifique fantasque (Bryan Cranston, à moitié-convaincant), son fils lieutenant intrépide (Aaron Taylor-Johnson, sympathique) capable de désamorcer des bombes fantasques et qui a vraiment pas de bol puisque toute sa famille a été victime des créatures de près ou de loin, le spécialiste japonais (Ken Watanabe, imposant), les militaires décérébrés...
Bref, une galerie de personnages travaillés mais peu originaux. Le scénario, lui, tend à instaurer au maximum un suspense palpable tout en offrant des séquences catastrophes explosives du plus bel effet, à la fois réalistes et démesurées. Le souci c'est que, finalement, ce Godzilla 2014 brasse énormément de références qui, faute peut-être d'un trop plein d'humilité, passent de simples clins d'œil à de véritables resuçages. Jurassic Park, Les Dents de la Mer (le héros s'appelle même Brody), Rencontres du Troisième Type... Edwards est un fan de Spielberg et le montre hélas trop souvent, donnant à son film un sentiment d'impersonnalité, comme si emprunter aux classiques réussirait à les égaler.
De plus, on n'y trouve finalement pas beaucoup de Godzilla, la bête étant bien entendu préservée pour des effets choc mais se fait voler la vedette par les MUTOs, ces deux créatures ennemies qui ravagent bien plus que le monstre du titre. Les scènes d'action sont époustouflantes, certaines effrayantes, mais on reste tout de même un peu déçu par le parti-pris de ce réalisme parfois illisible, surtout lors des scènes de nuit qui sont principalement les moments des affrontements. Toutefois, avec ce profond respect du film original et de la culture japonaise (dont un dialogue court mais poignant sur Hiroshima, l'humilité jusqu’au-boutiste), le long-métrage nous fait oublier la pitrerie d'Emmerich et nous présente un Godzilla nouvelle génération, pas forcément meilleur que celui d'Ishirô Honda mais néanmoins en soi réussi. En espérant un second opus un brin plus original qui parviendra à s'affranchir des classiques pour en devenir lui aussi un.
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Créée
le 12 avr. 2019
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