Dirty arigato
Une musique composée de cordes enjouées, planante et tournée vers les nuages. Puis deux visages ahuris et du bitume face au portrait craché d'un homme en deuil. Un coup de serpillère imbibée violent...
le 28 juin 2012
176 j'aime
40
Hana-Bi c'est...
Un poème. Une poésie tragique. C'est une ballade désenchantée vers le gouffre.
C'est cette violence sans fard qui éclabousse de rouge les visages et les toiles. C'est cette mélancolie morbide que l'on voit se dessiner sur le visage de Nishi et dans les peintures d' Horibe.
C'est l'inexorable et maudite trajectoire de destins brisés.
Hana-Bi c'est...
Un flic paumé, poursuivi par la mort. Voilà Nishi !
C'est la mort. Omniprésente.
La mort que lui promettent ces yakuzas vindicatifs ou celle que la maladie a promise à sa femme. C'est cet instinct, animal, qui le pousse à faire ce braquage.
Pour oublier. Pour fuir. Loin...... Loin..
Au mont Fuji. Le mont Fuji, c'est ce Japon éternel, celui qui ne meurt pas, celui vers lequel Nishi amène sa douce pour son dernier voyage. Pour un espoir.
L'espoir de la rendre comme ce mont, comme cette plage de sable blond, comme cette mer immuable au ressac infini : La rendre éternelle.
Hana-Bi c'est...
"Beat" Takeshi. Un acteur mutique. Un charisme hypnotique, une présence cannibale.
Une gueule de flic pourri ou de truand sympathique, qu'on n'oublie pas, lacérée de balafres et de tics nerveux. Une dégaine de cowboy de comédie. Un jeu épuré, minimaliste, et un humour de Buster Keaton moderne.
Hana-Bi c'est...
Takeshi Kitano. Un réalisateur obsessionnel.
Un bord de mer, une plage, comme un berceau, comme un tombeau où tout se crée et tout se défait.
Des fleurs, des fleurs à foison comme une respiration avant les flingues.
Des peintures oniriques mêlant animal et végétal tel le rêve d'un fumeur d'opium. Pareils à des interludes apaisants au milieu du chaos.
Une violence, brutale, frontale; qui ne laisse pas le temps de détourner les yeux. Une violence très présente et traitée comme une simple émotion, filmé avec la simplicité et l'innocence d'un baiser amoureux.
C'est une caméra qui s'attarde sur un paysage, sur des personnages. Des plans fixes qui durent toujours 5 secondes de trop, comme pour déshabituer le spectateur à ces rythmes préfabriqués de série policières Américaines, dont nos cerveaux formatés ont gardé le pli.
Hana-Bi c'est...
Joe Hisaichi. Un compositeur habité.
Des cordes envoûtantes, collant au plus près des émotions des personnages. Soulignant avec grâce et subtilité la beauté picturale des plans de Kitano, sans jamais la surligner.
Une musique importante, essentielle (Comme dans tous les Kitano, d'ailleurs.), comme un scénario invisible dont l'absence changerait le sens de l'histoire.
Hana-Bi c'est...
Un film. Une oeuvre qui ne laisse pas insensible.
Si on ne l'aime pas, on est obligé de la détester; et si on l'aime, on ne peut que l'adorer.
C'est de la violence.
Ce sont ces explosions soudaines de violence comme une ponctuation donnant son rythme au film, parasitant constamment cette recherche fragile et délicate du bonheur.
C'est de la beauté.
Kitano faisant surgir de sa noire désepérance la plus brillante des lumières.
Hana-Bi c'est...
De la violence, de la musique, de la peinture, de la beauté, de la haine, de l'amour...
Hana-Bi c'est...
Un feu d'artifice....
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Les plus belles claques esthétiques
Créée
le 1 sept. 2013
Modifiée
le 1 sept. 2013
Critique lue 2.8K fois
110 j'aime
15 commentaires
D'autres avis sur Hana-bi
Une musique composée de cordes enjouées, planante et tournée vers les nuages. Puis deux visages ahuris et du bitume face au portrait craché d'un homme en deuil. Un coup de serpillère imbibée violent...
le 28 juin 2012
176 j'aime
40
Hana-Bi c'est... Un poème. Une poésie tragique. C'est une ballade désenchantée vers le gouffre. C'est cette violence sans fard qui éclabousse de rouge les visages et les toiles. C'est cette...
le 1 sept. 2013
110 j'aime
15
Comment expliquer le plaisir de retrouver les personnages de ce film, après quelques années d'éloignement ? Hana-bi tient et tiendra toujours une place particulière dans ma cinéphilie. Il a été mon...
Par
le 30 mars 2015
80 j'aime
11
Du même critique
J'ouvrais péniblement les yeux aux sons d'applaudissements frénétiques et mécaniques. J'étais assis au milieu d'un public bigarré, béat d'admiration devant ce qui se passait devant lui. Les...
le 3 mars 2016
244 j'aime
42
12:30. Brenda se lève difficilement après une nuit arrosé avec ses amis dans une boîte à la mode de Miami. A ses côtés Jenifer, Steven et Brandon ronfle paisiblement sur les coussins multicolores...
le 28 mai 2015
227 j'aime
30
Colorado. État de l'Ouest des États-Unis. Capitale: Denver. Une superficie de 269 837 km2 pour plus de 5 millions d'habitants. Des vallées gigantesques d'un côté, les montagnes rocheuses de l'autre...
le 28 déc. 2015
201 j'aime
16