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Belle métaphore de la manière dont on est organisé..."on dirait le diagramme de notre inconscient"

(modifiée 26/03/19)



"Entre la civilisation et la barbarie, il y a cinq repas" aurait dit Winston Churchill au sujet de de l'attitude des hommes quand une crise grave arrive...



Résumé du film: les habitants d'une barre d'immeubles deviennent fous.
Je suis tombé dessus par hasard à la fête du cinéma 2016, donc je n'avais aucun a-priori: je me suis un peu ennuyé mais tenter de le comprendre est exaltant. Il parle de nous. Mieux que BFM TV.


Les auteurs ramènent à l'échelle d'un bâtiment ce qui se passe à la plus grande échelle qu'est notre Monde.
Ce film est une maquette! un modèle réduit de ce qui se passe au niveau mondiale.
Une estampe...une miniature du bordel ambiant.
Ceux qui trouvent que ce film fait peu de sens sont en train d'avoir un aperçu de leur vie sans qu'ils le sachent.
Si vous pensez que toute son histoire est même sans queue ni tête...c'est la vie.


J'adore le personnage de Jeremy Irons, architecte si fier de son projet de cinq bâtiments sortant de terre:



_"comme une main ouverte, dont la cour intérieure en serait la paume"
et à la vue du plan, Tom Hiddleston murmure:
_"on dirait le diagramme de notre inconscient"
comme le film...



L'architecte est aussi fier et sûr de lui que ceux qui dirigent le monde et ont construit notre système politique et économique, confiants et convaincus que c'est le meilleur possible...
et quand ça commence à capoter, il passe son temps à regarder ses jolis plans d'architecte pour se confirmer que cela ne vient pas du plan mais des gens!
..."y'a des problèmes y'a des problèmes" qui arrivent: ici, dans le film, ce sont de mystérieux problèmes électriques; cela commence par les étages les plus bas qui sont privés d' électricité de plus en plus souvent...


Les gens d'en haut s'en fichent un peu car eux continuent à avoir de l'électricité...alors ils ne se sentent pas encore concernés...qui vivra verra...


...et quant à ceux d'en bas qui se plaignent de plus en plus, on leur rappelle que de toute manière certains n'ont pas encore fini de payer leur appartement, qu'ils sont endettés ou en retard sur le paiement des leurs taxes locales alors "vous n'avez pas le droit de vous plaindre" du manque d' électricité...


...les gens commencent à manquer de nourriture, à se voler, devenir fous, à se battre, à se tuer, à se violer...
...la police ne fait qu'une rapide apparition, juste une simple patrouille de deux agents qui regardent par la vitre embué de la porte d'entrée de l'immeuble...le Roi les renvoie aussitôt
"Tout va bien, fermez les yeux! Repartez ou je coupe vos subventions"
...allégorie lourdingue mais si vraie


...pendant que tout part en quenouille, le Roi, l'Architecte passe son temps précieux à regarder puis modifier ses vieux plans en papier , comme de nos jours nos Architectes et hommes politiques se réunissent et modifient des Traités, des Accords, des Chartes, des Lois, les étudiant et se demandant où ils ont bien pu se tromper


TraitésEuropéens #Rapport présenté au conseil de sécurité de l'ONU le 12 septembre 2002/guerre préventive Irak


...certains habitants de l'immeuble errent, en guenille
# chienlit


Dans le film, les journalistes, les artistes et les révolutionnaires, voire juste "ceux qui veulent changer les choses" ne sont pas mieux traités:
_les journalistes: ceux à la solde des gens d'en haut, à la solde de l'architecte, sensés écrire la vie du projet comme ses écrivaillons qui suivaient les Rois pour en écrire la légende (Philippe Besson et Gaël Tchakaloff)...ne sont finalement pas mieux traités...
scène très drôle où deux sbires du Roi, bâillonnent le journaleux pour qu'il ne raconte pas leurs exactions...ils l'attachent:



_"tu crois que t'avais droit à la convention de Genève"



Ce journaliste est filmé plus tard enterré, oublié sous une pile de sacs poubelle pleins...wink wink nudge nudge Grosse Allusion GroSSe Message..il hurle en vain dans son bâillon Gantanamo-esque.
Ce traitement là est pour le documentariste/journaliste qui était pourtant l'officiel, le docile.


_reste que le sort est pire pour le documentariste non-officiel, issu de la nasse populaire, joué par l'excellent Luke Evans que j'ai pour une fois confondu avec Michael Shannon dans mon premier brouillon (merci Kenshin de SC pour la correction ;) ) ... son traitement est pire...il était aussi une des victimes des problèmes de maintenance subis par le bon peuple..
donc il décide de s'improviser documentariste pour



"témoigner de ce qu'on nous fait subir".



..ce révolutionnaire Go Pro-iste est présenté comme un taré dégénéré...on dirait un peu la vision des révolutionnaire qu'en avait Eric Rohmer dans l'excellent, l'Anglaise et Le Duc, où ils étaient tous des débiles violeurs assoiffés de sang...
Le reporter officieux décide de représenter et faire entendre la voix du peuple déçu...d'abord en utilisant une bande d'enfants et en les manipulant, il les force à forcer les portes de la piscine publique du bâtiment qui avait exceptionnellement été "privatisée"... pour une soirée entre bourgeois et autres gens d'en haut...
Le fouille-merde s'invite avec sa bande de garnements, d'enfants manipulés......il ne manquait plus que de le filmer avec un pipeau mais ils ne l'ont pas fait ...#Le Joueur de flûte de Hamelin


...les enfants foutent le bordel et dérangent et font fuir les hipsters bobos qui font pousser du quinoa sur leur balcon et qui avaient osé privatiser un espace public.


Le reporter fou, fier et heureux de ce premier coup de Maître en profite pour noyer le chien de la star de cinéma qui s'était refusée à lui et l'ignorait à cause de ses origines basses...le chien est bien sûr un Lévrier Afghan...


Le révolutionnaire de pacotille est donc présenté comme un taré psychopathe qui a été humilié...donc le message est qu'il ne veut pas améliorer les choses ou faire savoir combien son "peuple" souffre mais il veut sa revanche sociale
...'comme tous les syndicalistes ou mécontents qui osent geindre' selon le discours officiel
... d'ailleurs, il a le portrait de l'assassin,Che Gevara dans sa chambre! un détail mais c'est tout dire!


Je fais trop long pour une lourde allégorie de notre monde pathétique de lâches et complices.


Tout se termine en partouze géante et pire...les végétariens amateurs de Quinoa finissent pas se manger entre eux après avoir dévoré les chiens et chats et chevaux...
pas avant que la Sainte-Nitouche , Star de cinéma qui s'était refusé au Prolétaire, déclenchant sa foudre sanguinaire...finisse pas s'offrir librement à tout le monde, nue sur son grand cheval blanc...Godiva

Créée

le 5 juil. 2016

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