Adapté du roman éponyme de l'écrivain britannique J. G. Ballard sorti dans les années 70, High Rise est une histoire qui a tout pour plaire aujourd'hui. Sorte de dystopie en huis-clos, les spectateurs vont assister à l’effondrement des codes sociaux et moraux au sein d’une gigantesque tour de béton au pied de laquelle des dizaines de voitures attendent patiemment leur propriétaire. Dans ce lieu où l’apartheid social tente de se faire avec les riches dans les étages supérieurs et les pauvres en bas, la promiscuité rend toute séparation des classes impossible. De petits éléments (pannes de courant, problème d’évacuation des déchets,...) venant perturber le confort de tout un chacun va entraîner progressivement un clivage entre les habitants du haut et du bas de la tour, provoquant une véritable lutte des classes.
Le réalisateur Ben Wheatley brise le rêve de l’architecte Le Corbusier. Dans High Rise, l’architecte de la tour, qui s’est octroyé le penthouse au passage, a également cherché à créer un bâtiment incluant tous les équipements collectifs (garderie, piscine, salles de sport, commerces,…) favorisant les rencontres entre habitants. Ce projet vole en éclat dans le film, la faute à l’homme et sa tendance à sombrer dans le chaos.
Avec peut-être l’une des meilleurs B.O. entendue depuis longtemps, High Rise nous plonge dans une anarchie bercée par un large spectre musical allant du punk au classique. Le casting, très british, est travaillé et colle de manière harmonieuse avec le caractère des personnages. La bonne surprise côté acteur est une prestation marquante de Luke Evans dans son rôle de Wilder en leader révolutionnaire.
High Rise est une fresque sociale dans un décor de béton où de nombreux mystères ne seront pas dévoilés, ce qui pourrait en agacer certains. Mais ce choix délibéré de la part du réalisateur Ben Wheatley permet de laisser au spectateur une marge d’interprétation intéressante.