Je viens de vivre un grand moment. Je ne sais pas si c’est un grand moment de cinéma, mais ce fût intense. Mad Max: Fury Road m’en a mis plein la gueule. Deux heures d’explosions, de fusillades et de cascades autour d’une course poursuite infernale et impitoyable entrecoupée de quelques plans plus calme où la musique, ne laissant pas de repos au spectateur, prend le relai.
On pourrait reprocher un scénario simpliste, mais finalement une histoire plus complexe n’aurait pas permis ce rendu visuel. Ces monstres d’acier vrombissant, lancés à pleine vitesse sur un désert qui s’étend à perte de vue, deviennent des entités vivantes. Ce road movie apocalyptique est pour le moment la plus belle réussite cinématographique de l’année. Le slow motion est utilisé à bon escient, le décor désertique est magnifique, les accessoires des personnages sont très détaillés et renforce ce climat de précarité permanente. La dégénérescence de la population est très réaliste et atteint un paroxysme avec le personnage d’Immortan Joe et de sa famille. La beauté et l'innocence des épouses (esclaves sexuelles serait plus approprié) de Joe renforce l'esthétisme du film.
Tom Hardy est très bon dans son rôle de Max. Le parcours a été légèrement chaotique avant d’arriver à l’acteur anglais de Bronson et Warrior. Mel Gibson fût d’abord pressenti, mais l’acteur est grillé à Hollywood, puis ce fût Heath Ledger (RIP)… Habitué aux rôles avares de paroles, Tom Hardy n’est pas dépaysé dans Mad Max: Fury Road et doit battre son record. Avec une trentaine de phrases en 2 heures, Max n’est pas très loquace! En même temps parler en conduisant ou en dégommant du «War boys» n’est pas conseillé. On assiste avec satisfaction à une très belle performance de Charlize Theron qui, à 40 ans, est en pleine forme et parfaite dans son rôle de Furiosa. Toujours aussi sexy, l'actrice incarne le rôle féminin le plus badass vu jusqu'à présent. Sa performance relègue Demi Moore dans À armes égales au statut de jeune boy-scout! Sa prestance a d'ailleurs déclenché un début de polémique aux USA où un blogueur voit dans ce film un manifeste féministe.
J’ai adoré les restes de la culture américaine ancrés dans le vocabulaire des survivants. On entend parler du "Mc Festin" ou bien encore d’"Aqua Cola". Est-ce vraiment ce qui restera de nos cultures après la fin du monde? C’est plus que crédible.
Avec un tournage chaotique qui commença en 2001, George Miller est allé chercher ce 4e opus de la saga Mad Max avec ses tripes et ça se voit. Du coup Fury Road est à mes yeux le meilleur de la saga. Le monde apocalyptique désertique appartient plus que jamais à Miller et à Max.
Oui en fait, en y réfléchissant, je crois que ce que j’ai vécu c’est un grand moment de cinéma.