Beaucoup de bruit pour rien. Voilà ce qu'il en ressort de cet Hostel. Car si son histoire est intéressante et surtout réelle, les faits narrés arrivant chaque jour dans les pays de l'Est, le jeune metteur en scène américain brasse surtout du vide à travers un scénario inintéressant fait de séquences nunuches, de dialogues mal écrits et de débauches inutiles pour nos héros, transformant le film en une mélasse pour adolescents en manque d'hémoglobine.
Pourtant, tout laissait croire que le film allait être pleinement réussi après le médiocre Cabin Fever : une interprétation convenable, une ambiance glauquissime, des décors dégueulasses et une bande son déconcertante ajoutés à quelques scènes effectivement gore. On y découvre donc un œil fondu au chalumeau, des tendons découpés et autres passages qui tâchent mais aucun suspense, le film s'étant depuis une bonne heure fourvoyé dans un humour gras et une tension inexistante.
Ainsi, Hostel ne convainc jamais et tente désespérément de renouer avec le cinéma trash des années 80 tout en poussant à l'extrême le gore instauré dans la trilogie Saw. Ne se basant que sur son pitch intéressant et ses effets sanglants réussis, Eli Roth aurait largement pu faire rentrer son film au rang des œuvres les plus cultes. Son manque de sérieux et sa capacité à se limiter au plus simple aspect de la chose auront eu raison de lui, Hostel n'étant qu'un torture-porn banal et oubliable.