Quentin Tarantino est un véritable metteur en scène soigneux, méticuleux, un excellent narrateur qui nous offre après Pulp Fiction et Jackie Brown un quatrième long-métrage scindé en deux films. Un diptyque absolument jouissif où le réalisateur va aller au-delà de ses limites et nous montrer toutes ses influences cinématographiques à travers une galerie de références évidentes et décalées.
Les deux parties étant un seul et même long-métrage, ce Volume 1 diffère pourtant de sa "suite" en s'avérant étonnamment gore, graphiquement irréprochable, à la narration bouleversée par un montage déstructuré (comme à l'habitude de Tarantino), possédant une galerie de personnages élaborés, excentriques, variés et hauts en couleurs...
Le scénario en lui-même est bourré de références, ou plutôt d'hommages aussi diversifiés que notables (les séries "Le Frelon Vert" et "L'Homme de Fer" par exemple, ou encore les longs-métrages La Mariée était en Noir et Le Jeu de la Mort). On ressent donc avec Kill Bill un vibrant hommage aux films que Tarantino affectionne, et son amour pour le cinéma.
À travers son long-métrage, il expose plusieurs genres qui s'entremêlent avec une cohérence édifiante : le film de vengeance, le chambara (film de sabres japonais), le polar extrêmement noir, le drame et le thriller...
Avec une interprétation, principalement féminine, tout simplement majestueuse (Uma Thurman dans le rôle de sa vie, Daryl Hannah dans un retour fracassant inoubliable, Lucy Liu totalement délurée, Julie Dreyfus impressionnante en assistante trilingue froide et inquiétante...), une musique variée totalement improbable et des scènes mémorables telles le combat dans la neige ou encore le réveil de la Mariée à l'hôpital, on sent la patte de Tarantino sur chaque plan, ce qui fait de Kill Bill Vol. 1 un petit chef-d'œuvre intemporel visuellement ébouriffant.