Ça commence par des bruits bizarres, des difficultés à dormir, le mobilier qui entre en mouvement, puis un changement de comportement tendant vers la violence et la grossièreté et peu à peu c'est le contrôle et la possession de son corps et de son esprit qui disparaissent...
Et c'est donc là qu'il faut faire appel à un exorciste... William Friedkin commence doucement son film, il prend le temps de présenter les personnages, notamment dans leur cadre de vie habituel et met peu à peu en place les éléments fantastiques et de "possession". Il met en scène une atmosphère d'abord troublante qui va, au fur et à mesure, se faire angoissante.
Puis dans la seconde partie, il rentre vraiment dans la "possession" et c'est là, le léger regret que j'ai eu avec "L'exorciste" et cette impression qu'il cherchait plus à choquer à travers divers effets, maquillage et dialogues vulgaires, qu'à réellement se faire terrifiant et angoissant malgré un intérêt constamment présent. Cette seconde partie perd peu à peu en angoisse et devient assez lourde voire même ridicule lors de certaines séquences. C'est d'autant plus dommage que toute la première partie est une vraie réussite avec un cadre réaliste que Friedkin maîtrise à merveille avec peu à peu l'intrusion réussie du fantastique, une atmosphère prenante, intrigante et de plus en plus angoissante avec une bonne utilisation de divers effets telle la musique de Mike Oldfield.
Se basant sur un bon scénario, Friedkin étudie bien les personnages qu'il met en scène, les rendant constamment intéressants. Il met aussi en avant un rapport entre la science et la religion et la place fait au surnaturel dans notre société. Les acteurs sont plutôt bons et notamment Ellen Burstyn qui retransmet bien les inquiétudes maternelles et Linda Blair qui elle, joue à merveille l'adolescente perturbée puis possédée.
Si l'ensemble reste de bonne qualité et plutôt maîtrisé, je sors déçu de L'Exorciste, qui démarrait de la meilleure des manières avec un William Friedkin instaurant tension, angoisse et ambiguïté pour se perdre finalement dans des effets parfois lourds et ridicules dans la seconde partie.