Henri-Georges Clouzot est un nom qui parle à tout cinéphile amateur de cinéma français. Un nom qui ne m’était pas étranger non plus, mais dont ma familiarité avec lui ne se résumait qu’à sa réputation. Il semblait donc bon de débuter la découverte de sa filmographie avec son premier long-métrage : L’Assassin habite au 21, réalisé en 1942.


Lorsqu’un certain « Monsieur Durand » sème la terreur dans la ville et commet des meurtres en série, c’est tout un système qui se met en branle. Chacun met la pression sur son subordonné pour faire en sorte que le mystérieux tueur soit coffré et que la police sorte grandie de cette prise prestigieuse. Chaque échelon est balayé pour descendre jusqu’au commissaire Wens, qui sera en première ligne pour tenter de lever le voile sur le mystère de ce fameux « Monsieur Durand ». Pour ce faire, il est guidé par un vaurien qui le mène à une pension de famille où, vraisemblablement, le tueur en série a élu domicile.


L’Assassin habite au 21 est un savoureux mélange des genres, oscillant toujours entre une mise en scène théâtrale et une réalisation avancée sur le plan cinématographique. Clouzot appuie l’aspect soutenu du rythme adopté par son film, parfois notamment grâce à des transitions réalisées en plan-séquence. C’est d’ailleurs un de ses intérêts principaux : un dynamisme enjoué qui invite vivement le spectateur à se joindre à cette enquête prenante et passionnante. Sans trop rogner sur le sérieux de l’histoire, le film revêt l’apparence d’une comédie, utilisant divers ressorts comiques, notamment au travers des dialogues superbement écrits, jamais avares en répliques cinglantes et caustiques, souvent du meilleur goût et mémorables.


De l’art du verbe, de la mise en scène et du suspense naît donc L’Assassin habite au 21, savoureux film policier français d’époque, lançant également la carrière d’un réalisateur phare du cinéma tricolore. Il n’est d’ailleurs pas sans rappeler les histoires d’Agatha Christie et les classiques dénouements à la Hercule Poirot. Une entrée en matière réussie pour Henri-Georges Clouzot, avec un film qui captive et nous transforme, le temps d’une séance, en enquêteurs curieux et attentifs.

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le 31 mai 2017

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