Princesse Disney : basique, simple

Sorti en 1959, la Belle au Bois Dormant a mis 6 ans de pré-production et trois ans de production. Ce qui se sent au niveau graphique. Il y a dans l'idée de s'inspirer du graphisme du moyen age français et de leur peinture afin de faire certaines scènes et ça se voit. Certes, cela donne parfois un côté plat aux scènes de foules, mais ça reste quand même assez bon. C'est aussi le dernier fait avant que Disney ne se mette à la Xerographie avec les 101 Dalmatiens offrant une animation moins somptueuse mais plus efficace.

Il faut dire aussi que c'est un des derniers films sur lequel Walt Disney a supervisé la production. Ce qui explique son long temps de développement : celui-ci était trop occupé sur Disneyland, sur les productions télévisé (qui cartonnait tellement qu'il envisageait presque d'arrêter le cinéma d'animation) sur les autres productions de films ou sur "harceler Pamela Travers pour qu'elle cède les droits de son fichu roman" pour être à fond sur ce projet. Ce qui explique son long temps de développement : le monsieur ne voulait pas que des gens puissent faire des trucs sans qu'il donne son aval. Ce qui explique qu'une partie de l'équipe technique du début soit partie entre temps (l'un d'entre eux s'était même reconverti dans la création de carte de visite.) Toutefois, plusieurs idées du films n'ont même pas été validé par lui, et tant mieux, certaines d'entre elles étaient plutôt bonnes (comme donner une personnalité distincte aux trois fées.)

Au niveau du scénario, c'est le dernier à appliquer la formule "princesse Disney" (avant La Petite Sirène 30 ans plus tard) : on prend un conte de fée, on vire ce qui fâche et on le rempli de sorte à durer une heure et quart. Ici, c'est l'histoire de l'endormissement pendant 100 ans et du prince qui n'a pas fait QUE de l'embrasser durant tout ce temps... d'ailleurs le film justifie d'être passé de "100 ans" à "une nuit" par une explication assez intéressante.

Le film étoffe un peu chaque passage du conte originel (la malédiction, l'adolescence, Aurore se pique, elle s'endort, elle se fait réveiller, fin) sans trop se perdre en personnages secondaires inutiles ou en intrigue secondaires. On reste sur une formule assez simple et c'est aussi je pense qui a fait que le film n'a pas été rentabilisé à l'époque : cela ressemblait trop à ce qui avait été fait avec Blanche Neige et Cendrillon : La princesse cachée dans un taudis, qui chante et parle aux animaux et qui va charmer le prince au premier coup d'oeil. Malgré une volonté de ne pas être trop redondant, le fait que les animateurs recyclent des idées issues de Cendrillon ou de Blanche Neige et qu'ils n'avaient pas pu placer a dû accentuer ce fait.

Évidemment, tout le monde retiens Maléfique dans ce film. Mais c'est un peu celle qui réhausse l'histoire, Aurore et son prince étant un peu trop "lisse", les fées restant la plupart du temps à l'état de comic relief, elle prend bien plus place importante. Et surtout, elle fait clairement le mal pour faire le mal. Elle n'a aucun intérêt, au fond à martyriser cette princesse... mais elle va le faire quand même afin d'affirmer sa méchanceté et sa toute puissance. C'est aussi simple que ça... et ça fonctionne.

Est-ce que je le montrerais à des enfants ? : Sans aucun doute.

Possibilité de remake : La Belle au Bois Dormant, sauf que c'est une princesse du début du XIXe siècle et qu'elle s'endort et se réveille, avec son château, au XXe siècle.

Le détail qui fâche : Le fait que les fées ne sachent toujours pas faire la cuisine et la couture après 16 années sans magie.