Premier documentaire réalisé dans l’hexagone de la part du documentariste américain Frederick Wiseman, qui s’intéresse ici à l’une des plus vieilles institutions de la « Ville Lumière », fondée en 1680. Il poursuivra son œuvre quelques années plus tard avec l'Opéra Garnier (La Danse : Le Ballet de l'Opéra de Paris - 2009) et le dernier en date, un célèbre cabaret parisien (Crazy Horse - 2011).
Durant presque 4h, le réalisateur nous immisce au cœur cette vénérable institution où, comme à son habitude, il a laissé trainer dans les moindres recoins sa caméra pour nous permettre d’apercevoir les coulisses de la création artistique. Côté cour, côté jardin, du sous-sol en passant par les loges, des salles de répétition jusqu’à la cafétéria, de l’accueil public avec ses guichetières en passant par les conseils d’administration, on n’en perd pas une miette de cette immersion, un univers fascinant et étrange à la fois (du vote pour élire un nouveau sociétaire à la grève des machinistes et électriciens pour une meilleure revalorisation, rien ne nous est épargné).
Le quotidien de l’une des plus anciennes et des plus importantes institutions théâtrales au monde se dévoile sous nos yeux, son travail créatif, ses remises en question, ses filages jusqu’à la grande première. Wiseman nous permet d’en apprendre davantage sur la "Maison de Molière", en s’immisçant de part et d’autre en son sein, à la rencontre des décorateurs, machinistes, accessoiristes, maquilleuses, metteurs en scènes ainsi que des acteurs (on reconnaîtra notamment Philippe Torreton, Michel Robin, Catherine Samie ou encore Samuel Le Bihan). Assister aux répétitions ou aux représentations nous permet de voir toutes les palettes d’acteurs et de talents sur scène, c’est ainsi que l’on se retrouve avec des extraits provenant de diverses adaptations telles que "La double inconstance" de Marivaux, "Occupe-toi d'Amélie" de Feydeau, "Dom Juan" de Molière ou encore "La Thébaïde" de Racine.
La Comédie-Française ou l'Amour joué (1996) est certes, pas facile d’accès aux premiers abords mais au fil des minutes, voir des heures, on finit par s’attacher et à y prendre goût.
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➽ Film vu dans le cadre d’une intégrale « Frederick Wiseman »