Un remake est en soi malvenu mais il faut admettre que certains vieux films parfois dépoussiérés ne font pas vraiment de mal et sont même revus à la hausse à la vue de leur refonte. C'est le cas de La Malédiction qui, malgré son inutilité certaine, s'avère tout de même plutôt réussi... Pourtant, confier au yes-man John Moore (Le Vol du Phoenix) ce remake était un tant soit peu dangereux, le gaillard n'ayant pas vraiment d'identité.
Le réalisateur irlandais va cependant s'en tirer avec les honneurs en délivrant un remake plus que correct, reprenant fidèlement l'histoire imaginée par David Seltzer tout en l'agrémentant d'évènements récents afin de coller au plus près de l'année 2006 (dont l'attentat du 11 septembre ou encore l'ouragan Kathrina) qui viennent renforcer un scénario au préalable bien écrit.
Nous suivons ainsi la naissance du fils du diable, adopté par la famille Thorn dont le mari est l'ambassadeur des États-Unis. Maintes fois avertis que l'enfant adopté est le mal incarné, les Thorn ne vont pas tarder à se rendre compte du danger que représente en réalité leur progéniture... Pour le reste, John Moore apporte à son film des effets spéciaux bien confectionnés, une mise en scène soignée à défaut d'être pleinement dynamique (certaines séquences sont malheureusement très paresseuses) et quelques passages sanglants plus graphiques que l'original.
Et si aucun frisson ne pointera concrètement le bout de son nez, le spectacle reste néanmoins agréable, surtout grâce à une interprétation des plus plaisantes porté par des acteurs plus ou moins convaincants (Liev Shreiber, Julia Stiles et l'improbable Mia Farrow en tête). Ainsi, sans bien entendu surpasser l'original mais en conservant la même ambiance, cette Malédiction version 2006 reste dans l'ensemble un bon petit produit fantastico-horrifique.