La Malédiction d'Arkham par Ninesisters
Vincent Price dans le rôle titre, Roger Corman à la réalisation, la fin du XIXème Siècle comme toile de fond, une histoire adaptée à la fois de Poe et de Lovecraft, un village de Nouvelle-Angleterre plongé dans le brouillard, un château européen reconstruit pierre par pierre à côté d'un cimetière, un caveau dédié à la sorcellerie, une malédiction, des villageois armés de torches et souffrant de malformations congénitales : La Malédiction d'Arkham accumule une collection de poncifs comme le cinéma d'horreur n'en aura probablement pas connu depuis l'inquiétant La Chasse du Comte Zaroff.
Mais d'un autre côté, tout est effectivement réuni pour créer un conte d'horreur gothique du meilleur effet, et pour le coup, réellement effrayant et oppressant. Que ce soit l'acteur principal, le génial Vincent Price et ses allures d'aristocrate romantique et psychopathe, ou le réalisateur, déjà responsable de plusieurs long-métrages dans la même veine, tout ce petit monde connait son métier : faire peur !
Je ne suis pas du genre peureux, et je pensais être vacciné, mais l'ambiance anxiogène de La Malédiction d'Arkham remplit son rôle à la perfection. C'est un film sombre, macabre, pesant, où les personnages basculent tous les uns après les autres dans une folie destructrice qui parait inéluctable. L'accumulation de poncifs peut sembler ridicule, elle ne rend en réalité l'ensemble que plus impressionnant. Il est presque dommage que l'influence de Lovecraft prenne parfois le dessus sur celle de Poe, en particulier sur la fin, car cela tue une partie de l'angoisse que ce film avait jusque-là réussit à générer ; mais dans l'ensemble, cela reste une oeuvre déconseillée aux cardiaques, à regarder les nuits de pleine lune pendant un orage.