Après la catastrophe précédente, Astérix ne pouvait pas tomber plus bas. Cette passation de pouvoir entre Uderzo et ses successeurs se fait en douceur ; le nouveau dessinateur essaye de se réapproprier le trait du maitre, même si nous sentons quelques balbutiements et que Mme Agecanonix perd de sa superbe au passage.
Mais bon, c'est surtout au niveau du scénario que cet album était attendu, la série n'en ayant plus depuis la disparition du monstre sacré René Goscinny. L'histoire elle-même est convenue, dans la mesure où elle reprend la thématique classique (mais efficace) du voyage, envoyant nos Gaulois dans un endroit inédit : la Calédonie. Avec toutefois quelques fausses notes : Idéfix absent de l'aventure - ce n'est pourtant pas le genre d'Obélix de le confier à qui que ce soit - le retour d'un élément fantastique autre que la potion magique alors que l'album précédent devait prouver qu'il s'agissait d'une mauvaise idée, et quelques références qui seront oubliées dans quelques années ; là où, Beatles mis-à-part, Goscinny évitait d'évoquer trop ouvertement l'actualité, ce qui donne à ses albums un côté intemporel. Les personnages inédits ne sont pas spécialement mémorables, hormis le pauvre Numerusclausus et à la rigueur le druide Mac Robiotik, et sa façon très personnelle de lire l'avenir...
Pour ce qui est de l'humour, il y a un mieux. Ouf ! Quelques blagues font effectivement mouches. Mais je ne pense pas qu'en le relisant, je trouverai des gags inédits qui m'auraient échappé, là où Astérix en Corse se bonifacio avec le temps. Disons que c'est distrayant. Et c'est bien là le problème : en lisant cet album, j'ai surtout eu l'impression que la série était tombée dans la banalité. Ceux d'Uderzo possédaient encore une certaine aura, hormis les derniers qui étaient juste pathétiques. Là, cette aventure chez les Pictes est juste correcte. Ce qui est déjà une amélioration. Mais ce n'est pas un bon album pour autant ; sur le marché de la BD, il y a largement mieux à se mettre sous la dent, sur le même créneau.
Astérix chez les Pictes : un album correct pour une série banale.