Cela faisait longtemps qu'Alain Chabat n'avait pas fait des siennes. Cela faisait longtemps aussi que Daniel Auteuil ne s'était pas impliqué dans une vraie comédie burlesque. Heureusement, sort en 2008 La Personne aux deux personnes où le premier rentre dans la tête de l'autre pour une aventure fantastique extraordinaire originale et sans temps mort. Réalisé par Nicolas & Bruno, deux clippeurs notamment auteurs du scénario de 99F et de plusieurs sketchs sur Canal +, le long-métrage est garni de séquences toutes plus hilarantes les unes que les autres, imprégné d'un grain de folie depuis longtemps oublié dans le cinéma français...
Avant tout, il y a Gilles Gabriel, star fictive de la chanson française des années 80 interprétée par Alain Chabat qui n'a pas hésité à créer une véritable biographie et de vraies chansons ringardes pour le film. Un tel délire, d'entrée de jeu, ça fait du bien. Puis il y a Daniel Auteuil, qu'on n'avait pas vu aussi déjanté depuis Ma vie est un enfer. Après un accident de voiture, le premier va rentrer malgré lui dans la tête de l'autre et voir et entendre tout ce qu'il dit. Ainsi, le pauvre petit comptable insignifiant Jean-Christian va devoir partager son corps avec l'esprit de Gilles Gabriel, LA star des années 80 qui préparait son come-back.
Finement accompagnés par la toujours aussi glaciale Marina Foïs, le duo d'acteurs (bien qu'on ne voit à l'écran qu'Auteuil) fait des ravages. Concept de dingue pour comédie maîtrisée de A à Z (quoique certains passages frôlent le dispensable), La Personne aux deux personnes reste un grand moment de rires où les situations les plus folles s'enchaînent à vitesse grand V. Il faut voir Daniel Auteuil tenter d'expliquer en slip kangourou à des médecins qu'il entend une voix dans sa tête, le voir hurler à soi-même devant ses collègues de boulot ou encore tout simplement voir son habitat ou lieu de travail, rikiki et pitoyable. Un peu de comique de répétition, des vannes bien léchées, un rythme sans temps mort et une complicité à l'écran fabuleuse... On en demandait pas plus.