Délicat exercice que celui de la comédie, mes aïeux.
Deux tendances majeures s’affrontent : les bonnes vieilles recettes universelles à grand renfort de sujets que la morale réprouve, et sur lesquels le bon quidam pourra se défouler : la drogue (Camping 3 et sa bande annonce), la scatologie (Les visiteurs 3 et leur bande annonce), le racisme (Qu’est-ce qu’on a fait au Bon Dieu), etc.
A l’autre bout du spectre, le film d’auteur qui joue avec les codes, les subvertit, et surprend le spectateur formaté par le cahier des charges : Dumont, récemment, mais aussi Verhoeven dans le très réussi Elle, et Peretjatko avec sa Loi de la jungle.
Et puis, Eric Judor.
Au visionnage de son dernier effort, j’ai beaucoup pensé à ce titre des Casseurs Flowters, « Stupide Stupide Stupide » qui brandit comme un mantra « Plus stupide que la stupidité ».
Tout est dans cette posture : aller trop loin. Soit ce à quoi le tandem nous a habitués, à savoir débilité profonde et détournement des Die Hard ((ici clairement le 2), en pire, sur tous les fronts.
Pire, la longueur des échanges, la durée des plans sur un personnage silencieux, le gros plan progressif sur le nez du méchant, le n’importe quoi généralisé, l’absurde, les personnages devenus des cartoons, les décrochages narratifs.
On imagine très bien l’émulation des scénaristes : on fait ça ? Attends, nan, j’ai encore pire : on fait ÇA.
Ils ont simplement oublié qu’on allait regarder, à la fin. On sent bien à quel point le film est saturé d’intentions, mais le 25ème degré implique qu’on sache ce qu’étaient les 24 précédents, ce qui est loin d’être le cas à un grand nombre de reprises.
Puisque le tandem dépasse la débilité, tentons de le suivre : ce film n’est pas débile, et par là-même ne mérite pas le mépris. Il est, d’une certaine façon, courageux : si l’on accepte de ne pas rire, on peut saluer son audace jusqu’au-boutiste. Mais celle-ci génère davantage de malaise que d’enthousiasme.