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Matt Reeves (réalisateur du surestimé Cloverfield) emprunte autant au roman éponyme de John Ajvide Lindqvist qu'au film Morse de Tomas Alfredson. Et s'il réussit à conserver des éléments intéressants du bouquin, le long-métrage n'en demeure pas moins un remake. Car si le réalisateur américain s'est vanté d'avoir acquis les droits du roman avant le premier film, toute cette histoire a l'air d'être du pipeau, surtout lorsque l'on voit les similitudes évidentes entre son film et celui d'Alfredson. Conservant quasiment les mêmes plans, le même esthétique et parfois même des dialogues identiques, on ne peut s'empêcher de voir en cette refonte un quasi-shot-by-shot.

Comme on dit, premier arrivé premier servi et c'est donc vers Morse que le mérite ira directement. Toutefois, Laisse-moi entrer n'est pas exempt de qualités qu'il faut souligner. En premier lieu, l'interprétation tout simplement bluffante de la jeune star en plein essor Chloë Grace Moretz qui, après Kick-Ass, nous livre ici une prestation inoubliable, arrivant à faire pâlir l'interprète originale Lina Leandersson du film suédois. Androgyne et mystérieuse, la jeune actrice campe une Abby bien plus sauvage que la précédente.

On ne pourra hélas pas en dire autant de Kodi Smit-Mcphee (La Route), énervant en garçonnet ici trop fragile et presque ridicule (le réalisateur a d'ailleurs préféré rajouter au personnage une mère alcoolique). On préférera donc l'interprétation plus sobre et plus adulte de Kåre Hedebrant. Pour le reste, c'est du lourd, du trop rare Elias Koteas au génial Richard Jenkins, tout deux excellents et apportant une maîtrise complète de leurs personnages respectifs. Ainsi, dans l'ensemble, Laisse-moi entrer est ce que l'on appelle un bon remake, apportant quelques nouveautés d'ici de là (dont une touche de numérique) mais restera malheureusement dans l'ombre de son plus poétique aîné.