Surfant immédiatement sur le Halloween de John Carpenter, Le Bal de l'Horreur a beau avoir un certain statut (le film reste une petite référence en la matière), il n'en demeure pas moins un long-métrage horrifique très inégal qui, outre son scénario à peine inventif, ne brille certainement pas de son efficacité. Car si le film de Paul Lynch (encore un inconnu qui restera inconnu) garde les codes inhérents au genre, à savoir des adolescents libidineux et une foule de suspects potentiels, le tout s'avère malheureusement très plat, sans panache ni audace...
Le réalisateur nous offre ainsi une mise en scène très télévisuelle où seuls quelques meurtres bien fagotés en fin de métrage viendront sauver ce qui n'aurait pu être qu'un vulgaire thriller du dimanche soir. Car non, il n'y aura pas d'hémoglobine avant une bonne heure, la première partie consistant à nous présenter le décor et ses nombreux personnages tous creux allant d'adolescents aux multiples querelles amoureuses à des professeurs transparents et un tandem flic/médecin menant l'enquête parallèlement. Censé instaurer un quelconque suspense, Lynch ne parvient qu'à légèrement nous intriguer sans toutefois réussir à nous inquiéter.
Il faudra donc attendre le bal final, grandement inspiré du Carrie de Brian De Palma (vengeance d'adolescents à l'appui), pour enfin avoir quelque chose à se mettre sous la dent. Malheureusement, les séquences de meurtres s'avèrent toutes aussi ratées, certaines étant maladroites (l'interminable course-poursuite dans les couloirs se finissant sur un hors-champ) d'autres frôlant l'amateurisme (le zigouillage dans la camionnette). Ainsi, malgré la présence d'une Jamie Lee Curtis en vogue après Halloween (bien qu'elle soit constamment hagarde), Le Bal de l'Horreur ne marquera pas le slasher et demeure encore aujourd'hui une œuvre mineure dans le genre pour le pas dire ratée.