Tiwlihtg
Mais comment ils font pour trouver du gel dans leur village perdu au milieu des bois ?
Par
le 2 avr. 2011
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---Bonjour voyageur égaré. Cette critique fait partie d'une série. Tu es ici au dix-neuvième chapitre. Je tiens à jour l'ordre et l'avancée de cette étrange saga ici :
https://www.senscritique.com/liste/Beauty_of_the_Beast/1620017#page-1/
Si tu n'en a rien a faire et que tu veux juste la critique, tu peux lire, mais certains passages te sembleront obscurs. Je m'en excuse d'avance. Bonne soirée. --
La lune ne cesse de s’arrondir et pour la première fois depuis bien longtemps, je la vois comme une menace plutôt que comme une promesse. Quand elle sera pleine, je serais en France, et je prendrais définitivement le contrôle de la jeune meute que j’ai flairée au début du mois. Mais Lycaon lui sera resté ici, et nos chemins se séparerons de nouveau… Jusqu’à quand ? C’est la question que je me pose, déjà nostalgique, en lançant le film de ce soir, le dernier que nous verrons ensemble.
J’attends beaucoup du *Chaperon Rouge*, et ce pour différentes raisons. Tout d’abord, son titre explicite clairement qu’il est une adaptation d’un livre que j’ai déjà vu adapté ce mois, mais sous un nom plus déguisé. Et *La Compagnie des Loups* était, toujours de loin, le meilleur film que j’ai vu durant ce cycle. Si je n’attends pas du Chaperon Rouge qu’il fasse mieux, ni même aussi bien, j’espère au moins qu’il aura la décence de ne pas insulter son prédécesseur au passage. Ensuite parce que c’est le premier film réalisé par une femme du mois. En général j’accorde peu d’importance à cette question, y voyant un féminisme superficiel, mais la lycanthropie est un sujet très masculin, que ce soit par ceux qui la vivent comme par ceux qui en parlent. Et je suis la première à pouvoir en témoigner. Alors voir d’autres courageuses (oui parce que c’est aussi une femme à la photographie) s’atteler à la question, ça me réchauffe le cœur, et surtout, cela éveille en moi une curiosité dévorante. Enfin j’arrive à l’avant-dernier film du mois, et mis à part quelques rares exceptions, je n’ai vu que des films médiocres voir très mauvais. Le titre lui même du film de demain crie déjà au navet, *le Chaperon Rouge* est donc ma dernière chance de voir un film de qualité.
Suite à cette longue présentation de mon état d’attente vis-à-vis du film, on comprendra mieux pourquoi je serais beaucoup moins tolérante cette fois que pour les deux films passés. Et il ne faut plus compter sur la présence de Lycaon pour m’attendrir, car je ne vois déjà plus en lui que la promesse de notre séparation prochaine. En plus, son agacement quant aux erreurs que peuvent faire les humains sur notre légende commence à me contaminer. Ca tombe très mal, parce que *Le Chaperon Rouge* est scandaleusement mensonger… Et c’est dommage, parce que ça partait bien. Avec ces visuels presque à la *Game of Thrones* (mais, eh, on s’emballe pas, *Game of Thrones* c’est mieux quand même), on plonge dans un univers onirique et froid qui est bien entretenu tout au long du film, notamment avec une scène de fête païenne terriblement cool. L’accompagnement musical de ladite scène est incroyable, et globalement, le reste des musiques sont également parfaites, belles et en accord avec l’univers. En grande amatrice de référence, je m’attendris devant la présence du lapin blanc qui évoque subtilement *La Compagnie des Loups*, mais également devant l’élégance de la référence aux *Trois Petits Cochons*, autres victimes du grand méchant loup… En plus, leur loup-garou est pour une fois très beau, réussi, effrayant et réaliste, ce qui a été très très rare pendant ce mois. Et c’est à partir de là que ça commence à battre de l’aile. Si leur loup est réaliste visuellement, il se fait vilainement battre par le bâton scénario. C’est quoi cette histoire débile de lune rouge ?! Devoir attendre 13 ans pour pouvoir changer les gens en loups, c’est, c’est… Mais vous êtes allés chercher ça où ? Et c’est un problème récurent du scénario : il est plein de bonnes idées, mais elles sont soit sortis de nulle part, soit complètement mal utilisées. C’est comme envoyer la lumière du jour pour vérifier que mémé (d’ailleurs c’est quoi cette grand-mère qui a 30 ans ?) n’est pas le loup. Je dis pas, visuellement c’est joli comme idée, mais eh c’est pas un vampire, les loups-garous ils s’entendent très bien avec le soleil ! Le coup de la main mutilée qui redevient humaine c’est très bien aussi, et pour une fois ça sort pas de nulle part, la légende parle vraiment de cette spécificité, mais comment diable peuvent-ils la conserver aussi longtemps dans une boite sans qu’elle pourrisse ? Et petit détail par petit détail, sous les coups sans pitié d’un dialoguage catastrophique, le château scénario s’effondre... Relevons tout de même, pour ne pas tout jeter, la fausse piste menée assez habilement et les ongles en argent, arme aussi horrible que bien pensée et chic à sa manière (que je classe juste en-dessous de la canne au pommeau loup d’argent). Je souris face à l’agacement de mon bien-aimé pour les loups qui ne mangent pas leurs victimes, défaut qui me passe loin au-dessus tant il aura été récurent tout au long du mois. Par contre je m’insurge face à la scène culte des grandes dents, expédié dans un rêve ridicule en même pas un minutes, et moche par dessus le marché !
Mais bon… Je suis fleur bleue et je regarde le film dans les bras de mon âme sœur. Il y a quelque chose dans cette histoire d’amour qui ressemble à la notre et qui adoucie mon jugement. Même si cette cape rouge qui n’a jamais la même taille m’amuse et m’agace, elle m’émerveille aussi, malgré moi. Comme tout le film. Les détails m’irritent mais l’ensemble m’enlace dans une étreinte douce comme la neige et chaude comme un pelage de loup. La fin tout particulièrement, avec ce loup, noir comme Lycaon encore, qui part en quête pour apprendre à maîtriser sa malédiction me rappelle notre rencontre. Et peu importe si leur loup était encore moins réaliste que le reste du scénario tout entier. Lycaon à eu ces mots, à la fin du film : « Puisque le cinéma n’y arrive pas, nous serons les vrais loups ». Et venant de lui qui a utilisé ce médium pour me retrouver, ces paroles sont lourdes de sens. Je regarderai le dernier film demain, mais plus rien n’a d’importance, maintenant que nous sommes réunis, le cinéma peu bien faire ce qu’il veut de notre histoire, nous resterons immortels et invincibles.
ET JE SUIS PAS DU TOUT D’ACCORD AVEC LE JUMP-SCARE POST-GENERIQUE !!!! Bande de trous du cul.
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Créée
le 23 août 2018
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