Ah que c'est difficile d'aborder le Labyrinthe sans dévoiler l'intégralité des absurdités qu'il contient. Alors je ne vais pas me priver. Il y a des spoilers dans cette critique, si tu ne retires pas tes doigts, tu vas te faire pincer très fort.
Si le pitch de base m'a suffisamment intrigué pour que je lance le film, force est de constater que le soufflé retombe assez vite. Il suffit de quelques minutes à peine pour s'apercevoir que les scénaristes ne se sont absolument pas relus une seule seconde. La suite confirme rapidement cet état de fait et je reste sur le séant de voir que rigoureusement personne au sein de l'équipe du film n'a jugé bon de rectifier tout un tas d'incohérences scénaristiques.
Je ne sais même pas par où commencer. Le héros amnésique qui se fait accueillir en se faisant bousculer dans tous les sens par une communauté elle-même exclusivement composée d'amnésiques dont un des credos est pourtant de faire en sorte d'accepter chacun dans la paix? La règle qui consiste à ne pas se battre entre membres de ladite communauté mais qui n'existe plus quand il s'agit de bugner le protagoniste? Le fait que chaque clampin de cette communauté soit arrivé un par un, chaque mois et que le tout premier a tenu 30 jours en n'entrant pas dans le labyrinthe qui est pourtant un appel évident à l'évasion de cet univers carcéral écolo? Oui, parce qu'il y a cette règle : surtout ne pas aller dans le labyrinthe. Mais y'en a quand même qui y vont. Et puis, y'a des monstres dans les labyrinthes, on les appelle les griffeurs et ils ne sortent que la nuit, personne n'a survécu à leur rencontre, mais hé, on sait qu'ils sont là, qu'ils sont noctambules et qu'ils ont des griffes.
Et zou, tiens, y'en a un qui s'est fait piquer par un des griffeurs, ah bah il a survécu alors? Et en plein jour, en plus? Et au beau milieu du campement plutôt safe normalement des survivants?
Mais qu'est-ce que merde alors.
Et dois-je parler du héros qui va retrouver la mémoire mais qui n'en aura pas l'utilité pour autant? De nos valeureux aventuriers qui tombent sur des armes à feu mais n'en prennent surtout pas une juste au cas où? Du méchant survivant (y'en a toujours un) qui voulait rester en arrière mais qui finalement arrive après tout le monde dans un plot twist évidemment visible une heure à l'avance mais surtout totalement impossible? Le mec n'est JAMAIS rentré dans le labyrinthe, il n'en a donc aucune connaissance, n'a PAS la "clef" pour ouvrir les premières portes, le code pour déverrouiller la dernière, et quand bien même il aurait tout ce qu'il faut à disposition, il a surtout probablement une horde de griffeurs à se farcir SEUL avant de pouvoir accéder à la sortie. En sachant que les griffeurs sont des sortes de gros scorpions métalliques avec une gueule d'alien et à l'humeur uniquement réglée sur "on va vous marave avec violence", laissez-moi vous dire que ce couillon n'avait rigoureusement aucune chance d'y arriver.
Sinon, on peut aussi noter que le héros essaie très tôt de proposer des solutions, genre grimper aux lierres (pourquoi pas), réponse des gars en place : "Nan, mais, le lierre va pas tout en haut" (c'est totalement faux), "Eh pis qu'est-ce qu'on fera une fois au sommet du Laby, hein?" (t'as pas vaguement une idée de ce que vous feriez? Sérieusement? Une seule putain d'idée?).
Mention spéciale à un des derniers plans avec les hélicos qui viennent de récupérer la poignée de survivants où l'armée leur dit qu'ils sont tirés d'affaire que tout va aller mieux... Mais bon dieu, vous pouviez peut-être aller chercher ces andouilles en hélico dès le départ dans ce putain de labyrinthe à ciel ouvert. J'en déduisais donc que ladite armée est composée soit de truffes, soit de méchants pas beaux, ce qui est plus ou moins confirmé par la dernière scène ouvrant sur une suite. Super.
En fait, j'avais mis 4 étoiles, rien que d'écrire tout ça, j'en mets 3.