Opération réussie ! Une vraie envie de me suicider à la sortie de ce film...
Soyons clair : en ce qui me concerne, ce film ne mérite clairement AUCUNE étoile, vu l'expérience traumatisante qu'a été pour moi son visionnage... Le réalisateur des bronzés a t-il réellement LU le livre de Jean Teulé? J'en doute fortement. Sans doute s'est-il contenté de lire la quatrième de couverture, ce qui lui a permis d'au moins connaître le nom des principaux personnages. Car c'est là clairement la seule chose qui reste du roman originel.
La bande annonce était pourtant alléchante, et en bonne admiratrice du roman j'attendais avec impatience la sortie du film homonyme... Le style graphique paraissait vraiment intéressant, l'humour noir propre à Jean Teulé semblait bien présent... QUELLE BLAGUE !
Dès les premières minutes du film le ton est donné : c'est beau, mais le réalisateur a clairement été incapable de retranscrire l'ambiance du livre. Alors que Jean Teulé maniait avec élégance et légèreté l'humour noir et l'ironie, Patrice Leconte nous livre une oeuvre lourde, pessimiste (du moins dans sa première moitié), glauque et pesante. Que du bonheur.
Il y a tant de chose à dire sur ce film (ce navet?) que je ne sais même pas par quoi commencer. Quid des éléments les plus intéressants du livre? Quid du "baiser empoisonné", totalement occulté dans le film? Qui du "parc d'attractions du suicide"? Quid de l'anorexie du frère, soignée progressivement tout au long du roman? A la place de ces scènes vraiment originales, Leconte a préféré ajouter à l'histoire de grands laïus moralisateurs, sur l'importance de continuer à vivre, et sur... les dangers du tabac. SIC.
En plus de ces discours bien-pensants, il y a les scènes dans le magasin. Qui sont globalement TOUTES identiques. "Vous voulez vous suicider? Je vous propose XXX". Remplacez le "XXX" par un katana, du poison ou une corde, vous obtiendrez la plupart des scènes du film.
Et entre ces scènes dans le magasin, il y a les CHANSONS. C'est ce qui a vraiment failli m'achever. J'ai bien envie de demander : mais QUI a écrit ces chansons? Pourquoi? Quel évènement traumatisant est arrivé au parolier pour qu'il en arrive là? QU'EST-CE QU'ON LUI A FAIT, nous, pauvres spectateurs innocents? On ne peut même pas accuser les traducteurs, puisque le film est français ! Préparez vous donc à de grandes envolées lyriques, à l'image du superbe titre "on va foutre la merde", chanté par Alan, le personnage principal.
Alan... Parlons-en justement. Honnêtement, au bout de 20 minutes de film, j'ai juste eu envie de le voir mourir. Lentement. Et dans d'atroces souffrances, si possible. Le personnage attachant, naïf et innocent du livre s'est métamorphosé en tête à claques. Comment Patrice Leconte a t-il pu transformer un personnage aussi solaire, aussi sympathique, en ce sale gamin stupide, insolent... et pervers? Car l'une des scènes les plus malsaines du film est sans contexte le passage où il regarde, avec sa bande d'amis qu'il a invité à se rincer l'oeil, sa soeur danser nue dans sa chambre.
Je ne m'attarderais même pas sur la fin, il n'y a rien à en dire tant elle est invraisemblable, ridicule, mal amenée et moralisatrice.
Le sentiment de gâchis que m'a inspiré le visionnage du "magasin des suicides" est difficilement mesurable. Le seul point positif c'est qu'après avoir vu ce massacre, même le dernier Twilight ne m'a pas paru si mauvais...