Une oeuvre de réflexion bien fondée, grâce à un scénario efficace.
James McCord nous livre une oeuvre de réflexion bien fondée, grâce à un scénario efficace mêlant scènes d'actions et messages plus ou moins porteurs. Science et Religion se retrouvent ici confrontées par les échanges de deux personnages portés par les saisissants Antonio Banderas et Olivia Williams.
C'est une oeuvre très délicate que James McCord nous livre là, puisqu'elle touche à la religion et principalement au passage de la résurrection du Christ dans la Bible. Le scénario du film repose sur le principe qu'une jeune archéologue israélienne (Olivia Williams) tombe, lors de fouilles dans une tombe, nez à nez avec un squelette qui pourrait s'avérer être celui de Jésus Christ. Aussitôt mis au courant, le Vatican s'empresse d'envoyer un Jésuite (Antonio Banderas) pour enquêter sur ledit corps et de réfuter par tous les moyens possibles l'éventualité qu'il s'agisse là du corps du Christ.
Nous avons là affaire à un bon scénario mis en place par Jonas McCord, qui ne se contente pas de narrer les événements, mais également de les enrichir de messages intéressants. Entre ce jésuite et cette archéologue, un véritable lien va se tisser, alors que les deux personnes s'opposent. L'un est de nature religieuse et spirituelle tandis que l'autre est pied-à-terre, avec un raisonnement scientifique. Tous deux vont devoir apprendre à mieux comprendre l'autre. Ce qui est intéressant également, c'est que le Jésuite incarné par Antonio Banderas n'est pas un pion qui va exécuter les ordres de l'Eglise Catholique mais quelqu'un qui cherche la vérité, tout comme l'archéologue. Les échanges de dialogues entre ces deux personnages sont une petite merveille. Tous deux ont le même but: découvrir si le corps est bien celui du Christ ou non. Et nous, en tant que spectateurs, on ne peut s'empêcher de vouloir connaître la vérité aussi.
Pour donner un rythme et apporter un peu de mouvement à son récit, le scénario introduit une autre problématique: la personne qui finance les fouilles n'est autre qu'un terroriste qui exige une Palestine indépendante en échange du corps saint découvert dans le tombeau. Le final du film se traduit donc par le vol du corps par les terrorises et une course-poursuite afin de le récupérer, jusqu'à ce que... Bref, je ne m'aventurerai pas à raconter la fin du film. On peut voir dans celle-ci le point faible du film. Certains ne seront pas du tout satisfait de cette fin, tandis que d'autres la trouveront adéquate. Toujours est-il que le film se termine sur cette phrase très significative, tirée de la Bible et faisant référence à tout le jeu de dialogue entre le Jésuite et l'athée: "Heureux celui qui croit sans voir!"
Se gardant bien de faire directement référence à la religion, voilà un bien beau message de conclusion pour ce film qui s'adresse alors non seulement aux croyants mais aussi aux athées!
Ce film parvient adroitement à cerner le fait que la science seule ne suffit pas. Il faut autre chose à côté, une pensée moins concrète et plus abstraite, sans pour autant être religieuse. L'idéal que James McCord nous présente à travers ce film est cette union de ces pensées scientifique et spirituelle. Certains y verront une critique de l'église, d'autres une critique de la science... en réalité, le film critique et la science (incapable de répondre à certaines questions d'ordre moral), et l'église (qui désire étouffer l'affaire, soit ne pas dévoiler la vérité au grand jour), et même, par moment, la religion en elle-même, bien que ce soit là l'aspect le plus mis en avant dans ce film. En effet, le scénario marque bien la différence entre la religion en elle-même, capable de répondre à des questions ou d'apporter du réconfort aux gens, et la religion proférée par l'Eglise, qui est plus une marchandise qu'il faut à tout pris continuer à vendre aux fidèles qu'une véritable valeur spirituelle.
Le film, ainsi donc bien rythmé, passant de messages porteurs à des scènes d'action saisissantes, parvient assez bien à captiver le spectateur et à faire passer son message – peut-être pas à tout le monde – malgré une fin pas totalement convainquante.