Le Dictateur
J'ai eu du mal à rentrer dans ce film, beaucoup trop de choses me dérangent... Je n'ai pas été sensible au charisme du personnage principal, je ne comprend pas pourquoi les gens ont l'air autant...
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le 2 nov. 2014
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C’est tout le paradoxe et aussi toute la réussite (de la propagande et du modèle associé) : cet anti-individualisme s’avère le moyen d’extase le plus téméraire et radical de l’individu ; par-delà toutes les expérimentations menées selon son libre-arbitre, l’individu est ici convié à se concentrer sur une pente ascendante et unique. Il s’agit d’un acte de foi : Le Triomphe de la Volonté est un baptême national-socialiste. Il vous édifie en écrasant votre jugement et vos lubies personnelles, tout en dopant votre élan vital ; vous ne vous évaporez pas, mais le flot de vos pensées est suspendu et canalisé ; et pour substitut, non pas une compensation, mais la voie réelle, la seule vers l’épanouissement : l’abandon fanatique à une entité qui, parce qu’elle est inscrite en vous et vous berce au-dehors, est le moyen de votre réalisation. L’obéissance réclamée par Hitler n’est pas simplement une exigence de soumission, ni même de résignation ou de confiance aveugle à son idéal : c’est le moyen de faire triompher la fibre de l’homme intégral illuminant ces futurs hommes.
Hitler est un sorcier non simplement parce qu’il hypnotise, mais parce que son travail de contamination n’est calculé que pour s’ajuster à sa propre voie intérieure ; et car il transmet à des masses le don d’éveiller leur conscience et leur volonté, tel un pédagogue. Tout cela est guidé par une intention futuriste, le souci compulsif d’engendrer un nouveau monde, par la planification et la rationalisation des forces bien sûr, mais surtout en les invitant à suivre un chemin enfoui par les bruits du monde, que le national-socialisme restaure. C’est là toute la beauté du fascisme : il restaure la nature, réconcilie les passions réactionnaires et les projections divinatoires ; la nature est l’Oracle du passé, du présent et de l’avenir ; et cette nature exulte par le biais de ces hommes qui sont ses fils aînés (la race comme expression la plus achevée de cette nature). Cette aptitude à exulter la volonté de chaque homme par le biais du sacrifice n’est pas le propre du fascisme ni même des idéologies, mais rien d’autre qu’une propagande aussi passionnée, déchaînée, monumentale et surtout ouverte que la propagande nazie n’est aussi prompt à la consacrer.
https://zogarok.wordpress.com/2013/09/08/le-triomphe-de-la-volonte/
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le 9 sept. 2013
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