Charmant petit fils...euh, film.
Pas le meilleur Harold Lloyd, mais sans conteste un très attachant petit film avec une intrigue touchante et des œillades vers la jeune belle fille qui ne nous laissent jamais indifférents...
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le 27 juil. 2022
Le comique muet a eu de nombreuses vedettes sur-actives, dont les plus éminentes sont Keaton et Chaplin. La plupart sont passées aux oubliettes, parfois même pour leurs contemporains, le public pouvant se lasser brusquement. Fatty Arbuckle et Harold Lloyd surnagent. Lloyd interprétait un personnage à lunettes ('Glasses' après 'Lonesome Luke' des débuts), maladroit et malchanceux, conservant un entrain candide. Grandma's boy (1922) est un de ses nombreux films, impliquant sa consœur Mildred Davis (qui deviendra son épouse en 1923) et son collaborateur Hal Roach (scénario et production), comme toujours ou presque jusqu'en 1923 et 1924 (le fameux Safety Last/Monte là-dessus est dans ce cas).
Avec cet opus Lloyd se dépasse si bien qu'il crée un 'feature' film (long-métrage) par inadvertance. Le scénario est anormalement dense, le trouble du protagoniste curieusement épais. Grandma's Boy se pose comme une comédie familiale cherchant à émouvoir au-delà du gag, en multipliant les déviations de genre et les tendres anecdotes. La photographie et les lumières sont intéressantes notamment au départ – au-delà de ce que les moyens confortables (94.000$ de budget) permettent automatiquement. Le jeu face au miroir témoigne en un éclair de cette maîtrise. Lloyd est donc complètement entré dans le cinéma classique, par opposition à sa préhistoire et aux exécutions courantes. Un grand nombre d'aventures et d'antagonistes sont accumulés en gardant un rythme vif mais 'cool'.
Ces ajouts sont conséquents, un peu essorés ; l'organisation est brillante, la séance fluide. La matière comique est simple, peut-être efficace et pas si éloquente. Le niveau est gentil et futile, le registre insipide. La gaucherie du protagoniste est représentée de façon trop polie, ce qu'il s'autorise comme réactions grâce à l'amulette de sa grand-mère reste penaud à sa mesure (bastons/poursuites qu'il contourne, ou auxquelles il participe en planqué). Les gags sont souvent physiques, parfois un peu slapstick, prenant de l'envergure en fonction du travail sur la forme, la vitesse et l'implication (donc à leur plus fort lors de la poursuite en voiture). Le film contient également un peu d'humour animalier (les chatons) et des détails saugrenus, comme ce plan avec le canard parano.
Cet utilisateur l'a également ajouté à ses listes Les meilleurs films des années 1920, Le Classement Intégral de Zogarok et Les meilleures comédies américaines
Créée
le 4 nov. 2016
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