Peckinpah Hardcore
Le film va diviser... Encore plus que d'habitude pour du Tarantino, mais sur le plan moral essentiellement, là où les précédents Tarantino décevaient également sur la forme, avec des films...
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le 25 déc. 2015
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Critique tardive.
Victime du piratage sans vergogne d'internautes trop curieux qui ont dévalisé son scénario, Quentin Tarantino avait souhaité abandonner son deuxième western après l'acclamé Django Unchained. Mais c'était mal connaître le trublion d'Hollywood qui, après avoir quelque peu modifié son scénario et interchangé des acteurs, nous sortit finalement son huitième film, quitte à déstabiliser complètement son public.
Huis-clos étouffant situé dans une boutique enneigée du Wyoming, quelques temps après la douloureuse Guerre de Sécession, Les 8 Salopards nous narre la rencontre entre un chasseur de primes vantard et brutal (Kurt Russell dans l'un de ses meilleurs rôles), sa récente et coûteuse proie (Jennifer Jason Leigh, aussi dingue que méconnaissable), un rival black qui aurait échangé épistolairement avec Lincoln (Samuel L. Jackson, qui ne semble briller que devant la caméra de Tarantino), un futur shérif un brin raciste (Walton Goggins, tout bonnement génial) et d'autres énigmatiques personnages eux aussi bloqués par un blizzard dans la célèbre Mercerie de Minnie. Tous ont l'air d'avoir un sacré passif et tous sont de potentiels tueurs, en tout cas assez pour que notre chasseur de prime principal s'en méfie comme la peste et commence à instaurer une paranoïa ambiante des plus communicatives.
Transposition altérée des "Dix petits nègres" d'Agatha Christie dans un décor westernien authentique, le long-métrage étonne autant par son rythme lent et soutenu que par sa beauté visuelle renversante, Tarantino s'étant tout simplement surpassé à tous les niveaux pour délivrer un thriller anxiogène où les répliques cinglantes fusent autant que les balles et où les faux-semblants enveniment progressivement une ambiance aussi tendue que souvent décomplexée. Personnages atypiques brillamment écrits, dialogues toujours aussi délectables, interprétation aux petits oignons, décor quasi-unique parfaitement bien géré dans l'espace et enivrante musique d'Ennio Morricone s'ajoutent à un scénario malin et passionnant qui porte finalement en lui toute la patte d'un metteur en scène inspiré et autrement talentueux. L'un des meilleurs Tarantino à ce jour.
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Créée
le 6 sept. 2019
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