On redoutait le pire pour cet ersatz de 300 et du Choc des Titans, le genre du péplum mythologique ayant fait un sacré revival depuis peu : la seule vue des premières images laissait présager une variante ratée et pompeuse sans imagination ni talent. De plus, le casting peu impressionnant (si ce n'est la présence de Mickey Rourke et la star indienne Freida Pinto) et le poste de réalisation confié à Tarsem Singh (The Cell, The Fall...) n'étaient pas franchement là pour nous rassurer, le metteur en scène indien étant réputé pour ses scénarios ratés remplacés par des frasques visuelles aussi vaines qu'éblouissantes.


Pour Les Immortels, il fait un gros pas un avant et signe un méchant blockbuster bouleversant une fois encore la mythologie grecque en plaçant Thésée non pas comme le fils d'Égée combattant le Minotaure mais comme un vengeur qui décide de fracasser le méchant roi Hypérion (rien à voir non plus avec la version originelle). Piochant sans vergogne dans les films de Zack Snyder et Louis Letterier, aussi bien pour l'aspect visuel, les scènes de combats au ralenti (l'une d'elles est un pur plagiat) et la trame identique, le long-métrage de Tarsem Singh réussit pourtant à nous convaincre et ce, grâce à un astucieux stratagème.


En premier lieu, outre les différences entre la réelle mythologie et les élucubrations des scénaristes, Les Immortels possède un scénario haletant pour ne pas dire passionnant, les aventures de notre héros étant ici très classiques mais également bien menées (le film aurait fait un tabac à l'époque Harryhausen). De l'action en veux-tu en voilà parsemées de dialogues badass, d'une love story éclipsée et de dilemmes divins viennent s'ajouter à une histoire sympathiquement intéressante donc. Dans le rôle principal, le rookie Henry Cavill fait de merveilles en héros convaincant et attachant, aussi balèze pour distribuer des coups de lance que pour déblatérer avec hargne.


L'imposant Mickey Rourke dans un vrai rôle de méchant bien bourrin, l'oublié Stephen Dorff (sous-exploité) et quelques autres figures agréables comme John Hurt, Luke Evans et la sexy Isabel Lucas viennent compléter le casting finalement bien sympathique. On regrettera donc principalement le manque de fidélité, d'originalité et - parfois - de mauvais goût (les costumes d'Hypérion et des dieux sont absolument ringards) ainsi que quelques lacunes scénaristiques mais dans l'ensemble et avec une grosse surprise, Les Immortels s'avère être un très bon blockbuster surfant naturellement sur la mode mais réussissant à nous divertir correctement.

Créée

le 10 avr. 2019

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