À l'origine une gamme de jouets. Puis un dessin animé, des comics, des jeux vidéo... Bien que cela puisse paraître risible aujourd'hui, Musclor et sa bande de compagnons ont bercé l'enfance de milliers de gosses durant les années 80, le personnage et son univers étant omniprésents dans la société mercantile. Il était donc normal de voir apparaître sur les écrans un long-métrage en prises de vue réelles, soit LE fantasme des fans...
Un budget plutôt confortable, deux acteurs de renom (la star des films d'action Dolph Lundgren et l'immense Frank Langella), une poignée de premières photos promotionnelles alléchantes mais hélas aussi un réalisateur mal sélectionné : le bien nommé Gary Goddard, qui va très vite faire déchanter aussi bien les fans que les spectateurs lambdas.
En effet, attendu comme un bon film d'heroic fantasy épique et un tant soit peu fendard, Les Maîtres de l'Univers s'avère être au final un nanar comme on n'en fait plus, une sombre merde difficilement regardable avec des costumes ridicules, des combats mous du genou à peine chorégraphiés et des décors en carton-pâte. Goddard, réalisateur de la série déjà bien nanardesque "Captain Power et les soldats du futur", n'a en effet pas le talent nécessaire de mettre en œuvre une telle entreprise et, dépassé par son budget et la tâche qui lui incombe, nous livre un must en matière de kitch.
Tout commence avec un générique pompant copieusement le Superman de Richard Donner (musique comprise), puis ça s'enchaîne avec un inoubliable plan sur le QG du méchant Skeletor avec gigantesques statues, gardes impériaux et un vaste décor solennel. Et puis Skeletor parle, s'agite, cabotine et l'érection retombe au bout de seulement quelques secondes de bobine. Dépité, le spectateur ne sait pas encore que le pire est à venir.
Car si le début du film annonce un film pas très onéreux pour rivaliser avec un quelconque blockbuster mais suffisamment bien foutu pour rester agréable, on sombre vite dans le n'importe quoi quand nos quatre héros de la planète Eternia débarquent sur Terre, se confrontent à deux ados et vont affronter les sbires de Skeletor, un flic coriace et les inévitables "dangers" de notre monde. Le scénario devient vite inutilement ennuyeux et répétitif, bien que dynamique.
Mais tandis que Dolph Lundgren fait son possible pour paraitre crédible, Frank Langella se ridiculise au maximum sous son masque en latex tout en déblatérant une série de dialogues purement grotesques... Au final, Les Maîtres de l'Univers reste à jamais une parodie involontaire, une source de rires plus ou moins assumés et un nanar fantastique pour les amateurs de genre.