Gaspar no way
If I were as pleased with myself as Gaspar seems to be, I would write my text entirely in english, even if I only talk to french people, …and I would put black cuts between each line, so everyone...
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le 23 juil. 2015
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Ils s'aiment follement les uns les autres ou plutôt croient s'aimer. C'est ce que l'on voit à l'écran tout le film. Et comme ils sont jeunes et chauds ils baisent souvent. Certes. Du coup ils pratiquent le triolisme, vont dans des clubs échangistes, se font arrêter etc … Ils confondent évidemment l'amour avec la dépendance et le manque ou à tout le moins la passion.
Revenons en arrière, au point de départ du film. Il est énoncé par le personnage principal, Murphy, alter égo du réalisateur. Comment je le sais ? Parce que Murphy est pessimiste et réalisateur de films !
Donc, quelle est la raison de faire ce film : le constat que la majorité des films ne montrent pas de scène de sexe. Murphy le dit lui même : les films devraient être fait de "sang, de sperme et de larmes" car c'est cela "l'essence de la vie". Soit.
Oh oui montrez nous du cul, s'il vous plait messieurs les réalisateurs de la francophonie. On ne sait pas ce que c'est, nous les spectateurs lambda de notre propre vie. C'est vrai que personne d'autre le fait, à part vous bien sûr. Et pour cause : cela rallonge à chaque fois le film de scène intimistes avec des personnage jeunes voire très jeune, ce qui à chaque fois frôle la pédophilie. Mais bon c'est de l'art donc c'est cool. Pourtant en enlevant toutes ces scènes de sexe qui ne nous apprennent objectivement rien de plus que ce que les protagonistes se disent, on aurait pu enlever 12 mn au trop long La Vie d'Adèle et au moins 20 mn à Love. Et même plus. Sans parler de Trois Souvenirs de Ma Jeunesse. On pourrait même le dire sans sarcasme finalement. Mais même dans ce cas, il reste un problème. Il y a une raison pour laquelle la plupart des réalisateurs ne montrent pas ces moment de sexualité : on connait tous ce que c'est. C'est pour ça que tant de films cherchent à nous faire rêver en nous montrant des super-héros, des héros tout court ou des anti-héros nonchalants et sympathiques. On appelle cela "badass" de nos jours il semble. Il y a une deuxième raison, plus psychologique, à ceci également : nous ne sommes pour la plupart pas comme les gens à l'écran, nous pouvons nous identifier, et métaphoriquement dans les meilleurs films faire face à nos propre désirs et frustrations. La métaphore et l'épopée ça fonctionne pas mal, même les sumériens et les grecs l'avaient déjà compris. Franchement qu'est qui fait le plus vibrer : les aventures des Avengers ou les défilés de mode d'Altman ? Persée et Gilgamesh ou Murphy ?
A la limite si Noé nous parlait de taoïsme ou de tannera, tentait de nous ouvrir à la richesse intérieur de nos énergies sexuelles et sexuées, on pourrait émettre un "pourquoi pas ?" mais il préfère nous parlait lapidairement nous montrant que le héros a peur (selon sa compagne) et surtout peur de se taper un travelo devant elle. Ah oui. Bon mais la vraie Peur, celle de se regarder de voir sa propre sexualité et de transcender tout cela pour ressentir l'Amour. Bon là c'est peut être en demander trop au film. Mais même ce qu'il propose offrir est flou. Ou peut être montre t-il sans juger ? Mais alors pourquoi avoir pris des personnages si enfermer dans leur milieu ? Les artistes jeunes et drogués c'est un peu une solution de facilité pour se faire plaisir à l'écran.
Soyons juste. Il y a tout de même une tentative de toucher à l'amour avec un grand A lorsque l'héroïne du film parle de l'Amour comme étant la vie, la lumière. Mais c'est bien court.
Le vrai problème c'est qu'il est aussi hypocrite de faire un film ou on montre le sexe, que de ne pas le montrer. Et même plus en réalité. Car les "autres films" jouent de ce qu'on appelle communément une convention, c'est à dire un contrat moral avec les spectateurs. Rompre ce contrat ne fait pas de vous un artiste géniale ou même subversif, bien au contraire. Car tout comme les personnage se perdent dans la drogues et les partouzes, l'auteur se perd ici dans son sujet ou plutôt dans sa tentative. Beaucoup disent que le porno est ennuyeux. Bah oui pour M. Noé il n'y a pas de raison qu'il y ait une explication. Le porno a une fonction masturbatoire bien entendu. Il a ses codes, tout comme les films d'horreur par exemple. Et quand cette fonction net ses codes disparaissent, sa vision n'a plus lieu d'être. D'autant plus qu'ici on nous propose un drame, une étude de mœurs. Et le sexe ne vient pas changer grand chose à l'histoire. Il suffisait de dire que les personnages se manquent et sont compatibles sexuellement et le tour était joué, sans scène superflues. Le cinéma étant pas essence elliptique, on peut se débarrasser de beaucoup de séquences.
Au fond Noé fait son film référentiel comme un Nicolas Winding Refn avant lu avec Drive, pastiche violent copié du jeu vidéo GTA : Vice City. Il le remercie d'ailleurs au générique. Hasard ? Je ne pense pas. Love est pressé de clins d'œIl aux films qui ont du marquer Noé lui même. Il les fait à travers les photos et affiches de la chambre de son alter-ego mais aussi par sa bouche quand il cite 2001 comme son film préféré.Il fait évidemment référence au modèle du choquant et de la subversion parmi les réalisateurs, j'ai nommé Pasolini avec son fameux Salo. En effet nous voyons l'affiche du film au moment du diaphragma sur Electra. Comme si c'était la femme qui amenait la la perversion, telle une Eve dans la bible tronquée par l'Eglise dévoyée dès Constantin.
Il reprend surtout la marche sous le métro parisien immortalisé par Bertolucci dans Le Dernier Tango à Paris, film pareillement labellisé sulfureux en son temps et pareillement futile malgré la présence de Brando. La production de Love mesure t-elle combien d'heures de film X un adolescent a vu en moyenne dans sa vie, particulièrement sur le net ?
Au fond il s'agit encore d'un film qui définit son sujet par la négative, comme cela il peut placer différentes situations scabreuses et crues qui ne manqueront pas d'attirer le public cannois en mal de sensations fortes et qui souhaitent s'acoquiner avec la subversion made in france.
Tout comme Bonello avec son SaintLaurent, Noé aurait pu aller plus loin. Dans son film ses protagonistes sont plutôt beaux gosses. Faire le même film avec un ouvrier et une caissière du 93 qui galèrent et qui doivent avoir des rapports sexuels tous les Noëls, cela aurait été plus étonnant et un défi artistique à votre mesure. En gros Carne mélangée avec La Loi du Marché et des scènes de sexes. Là la force de Noé aurait pu se déployer. Parce que je ne suis pas sur que beaucoup de monde fréquente les clubs échangistes et pratiques le triolisme avec sa voisine. Mais bon j'ai peut être loupé des trucs ou alors je suis un saint. Dans ce dernier beaucoup le sont aussi …
Au fond ce qui est lassant avec des films comme La Vie d'Adèle, Trois Souvenirs de Ma Jeunesse et Love (et bien d'autres), c'est que même si le propos de départ est spécifique à chacun d'eux , si l'intention est différente, au final ils font tous les trois la même chose : un film nombrilisme auto-centré avec des scène intimes entres jeunes gens perdus, troublés, naïfs ou même déloyaux. Franchement si c'est pour voir mes voisins et les gens que je ne fréquente plus au cinéma, je comprends qu'on préfère Ant-Man. Ou pour ma part James Bond. Avec par exemple From Russia with … Love. Rendez vous en novembre.
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le 22 juil. 2015
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