Voilà que le film se fini, les lumières se rallument, ni une ni huit je fonce rejoindre mon Interceptor (ouais enfin ma punto quoi, un peu d'imagination !), je démarre le moteur et v'là qu'il ronronne (ouais bon il fait du bruit quoi...), j'allume les phares et je déguerpi d'ici direction maison (je ne suis pas E.T. non !). Je fonce en espérant ne pas découvrir dans mon retro des fusées jaunes et rouges éclater dans le ciel, signe d'un potentiel conflit à venir, résultat j'ai pu rentrer saint et sauf pour pouvoir faire ma critique.
Bref, j'ai été au cinéma.
Et voilà, je reviens... encore... du monde désertique de MAD MAX, pourquoi encore ? Bah parce que je l'ai deja vu mercredi soir, mais ne voulant critiquer ce film qu'en ayant vu la version 2D et 3D, j'ai ce soir foncé voir la 3D, que je revois d'ailleurs lundi.
J'ai donc enfin pu voir ce Fury Road que j'attendais depuis je ne sais combien de temps, peut être deux ans, voir trois, je ne sais plus trop, quoi qu'il en soit je n'étais pas au courant jusqu'à peu que George Miller, le papa de Babe et Happy Feet... et surtout MAD MAX, imaginait ce quatrième volet depuis 97. Mais le manque de budget et tout un tas d'autres problème ont fait que ça ne se ferait pas, Gibson aurait du reprendre le cuir et Miller la réal mais non, il aura fallu 30 années pour revoir le guerrier de la route sur le devant de la scène.
Et pourtant certaines personnes ont découvert cet univers avec Fury Road, notamment grâce aux bandes annonces, certains ne connaissaient même pas les anciens MAD MAX, ou ne les aimaient simplement pas. Donc on peut dire que deux sortes de gens attendaient celui ci: les fans de la première heure qui ont adorés les premiers, et les nouveaux venus qui voulaient simplement découvrir le phénomène. Je fais personnellement parti des fans de la première heure, je me rappelle que quand j'étais petit je mater MAD MAX 2, j'ai d'ailleurs découvert le premier l'année dernière je crois, je me suis rendu compte que je ne l'avais jamais vu, alors que le 2, je me le suis maté plusieurs fois.
Donc étant donné que j'adorais l'univers de ces films, le trip post-apocalyptique nerveux et chaud, j'aime même le troisième oui, je ne pouvais qu'attendre cette suite qui finalement tend plus vers le reboot. Miller l'a clairement dit lui même, il n'a pas reprit Gibson car il voulait garder un Max jeune, et annoncé que celui ci serait une nouvelle version du personnage et non une copie, donc on parle bel et bien d'une sorte de reboot. Et non d'un film qui se passerait entre le premier volume et le second comme disait la rumeur à l'époque, enfin l'année dernière quoi.
Ce Fury Road que j'attendais impatiemment a subit un tournage plutôt éprouvant, que ce soit à cause des intempéries ou d'autres choses embêtantes, le tournage n'étant pas prévu ici a tout de même fini par prendre place en Namibie, en Afrique. Fury Road et sa suite nommée Furiosa devaient être tournés en même temps, mais vu les difficultés sur le premier, ils ont du renoncer au second, même si le scénario était deja écrit. Le casting a pas mal souffert lui aussi, entre les fritements (oui oh...) entre Hardy et Theron, ou encore Hardy et Miller, les conditions de tournage n'aidaient clairement pas. Passer plus de six mois dans un désert tantôt assommant de chaleur en journée, tantôt glaçant la nuit, ça n'a pas été facile de tenir le coup, surtout que le film repose sur de nombreuses cascades et autres scènes éprouvantes à jouer. Pour le coup, je pense notamment à la scène où Max se retrouve perché en hauteur, ce fut plutôt dur quand Hardy arrivé en haut a découvert qu'il avait le vertige.
M'enfin bon, on l'aura attendu certes mais il a quand même valu le coup non ? Avant de se retrouver face à ce succès critiques et spectateurs incroyable et très rare, nous devions nous contenter des bandes annonces qui arrivaient limite tous les mois, ainsi que plusieurs courts teaser.
Rien que ces trailers étaient bluffants, des œuvres d'arts à part entières, rythmés et dantesques, mais ce qui m'a le plus affecté c'est bien sur le tout premier qui j'avoue sans honte m'a fait monter les larmes. Je l'attendais depuis si longtemps ce retour que dès les premières images je n'ai pu qu'exploser de joie. A tel point que chaque soir pendant je dirais une semaine, peut être un peu moins, je me remater la bande annonce avant d'aller me coucher.
Bon je raconte ma vie, ce qui est passionnant je le sais, mais il faudrait passer au film maintenant... ne le prenez pas mal, j'aime parler de moi, et ma modestie me perdra mais je ne peux vous faire ce cadeau éternellement.
MAD MAX: FURY ROAD nous fait suivre un homme solitaire hanté par ses fantômes, sa famille et ses amis sont morts, il est condamné à errer seul sur les grandes routes désertiques de ce futur sec et terrifiant. Ici la guerre du pétrole semble plus effacée que dans les anciens pour laisser le pas à la guerre de l'eau, alors qu'il s'octroyer un goûter à l'aide d'un lézard à deux têtes, un convoi arrive violemment vers lui. Des sortes de vikings du désert qui prônent un chevelu masqué qui leur promet une place au Valhalla, ils se servent de gens comme donneurs de sang, et par manque de chance le Max est donneur universel.
Alors qu'il se vidait petit à petit de son sang pour l'offrir involontairement à un certain Nux, l'imperator Furiosa, fidèle du dieu en quelque sorte de cette citadelle Immortan Joe prenait le volant du porte-guerre pour aller récupérer de l'essence et des munitions. Mais voilà ti pas que madame cheveux cours décide de mettre les voiles avec les pondeuses du mec qu'il ne faut pas contrarier, Immortan.
S'en suit une course poursuite rythmée comme un concert de rock où les explosions détonerons magnifiquement, où les coups de feu feront office de cymbales, où les moteurs ronronneront comme jamais, où la folie prendra le pas sur la raison et où l'enfer s’abattra dans un tournoi sadique et sanglant. Comme Miller l'avait annoncé, le film ne serait qu'une course poursuite intense du début à la fin, et malgré cette annonce certains moments réussissent à calmer le tout, mais quand c'est le retour du pied au planché, impossible de décrocher.
Pas moins de 150 véhicules ont étaient crées pour ce film, ils sont juste magistraux, beaux et infernales, les cascades sont époustouflantes et fortement périlleuses. Et pourtant le mec qui n'a rien tourné en live action depuis Babe, le cochon dans la ville de 99 nous pond un blockbuster qui ne dispose que de 20% d’effets spéciaux numérique. Là y'a de quoi boucler la grande bouche de certains, alors que l'heure est aux grosses productions blindées de numérique comme les Marvel ou les sagas du genre Fast and Furious, l’ancêtre Miller les écrases tous avec le film d'action le plus spectaculaire depuis longtemps. A l'instar d'un certain Nolan, Miller privilégie les décors naturels et le plus de réalisme possible, j'ai cité Fast and Furious au dessus hein ? Les nombreuses critiques presses signalaient que les voitures de ce film étaient des jouets à coté des véhicules et courses poursuites de Fury Road, et comment leur donner tort ? Car déjà sans comparaison le F&F 7 est navrant, mais alors si on se met à la comparer à Fury Road, il se transforme en téléfilm du samedi soir.
Rien qu'une chose pour prouver que Miller veut du concret, la guitare lance flamme du guitariste de l'enfer qu'on voit de temps en temps dans le film, mais si vous voyez bien, c'est juste le perso que tout le monde adule. Le Doof Warrior, le gars le plus bad ass et classe du film, et bien sa foutue guitare, elle fait vraiment lance flamme, même que l'acteur a déclaré qu'elle pesait au moins 60 kilos, et d'ailleurs le morceau que le personnage interprète à chacune de ses apparitions, l'acteur le joue vraiment en live.
En outre, Miller a donné sa vision sur les origines du personnage, je copie colle ses dires:
« Pour moi, son histoire est celle de quelqu’un qui parvient à survivre dans ce monde alors qu’il est aveugle. Comment quelqu’un d’aussi faible physiquement a pu survivre à l’Apocalypse ? En fait il a survécu précisément parce qu’il est aveugle ; il a vécu terré au fond d’une mine, sans éclairage, là où c’était un avantage d’être aveugle (…) Sa seule compagnie, c’était une guitare, dont il jouait là où personne ne l’entendait. Jusqu’à ce qu’un jour, Immortan Joe [le méchant de l’histoire] passe dans le coin et quelqu’un l’entend jouer (…) Immortan Joe décide alors de le faire jouer lorsqu’il a besoin d’appeler ses troupes à partir à la guerre. »
Pour ce qui est du casting, Gibson n'étant pas de retour, ni dans le rôle de Max, ni dans un autre comme une rumeur le disait, c'est non pas Heath Ledger envisagé pour le rôle qui est à l'honneur car son décès à un chouia causé problème, mais un acteur que j'adore et qui ne pouvait qu'être parfait en Max Rockatansky, Tom Hardy. Il incarne un Max (nom familier pour lui puisque son chien s'appelle ainsi) assez différent de celui de Mel, un personnage plus bestiale, plus bourru, un ours des bois du désert quoi, il parle peu, mais il gère bien les situations critiques. A ses cotés vient se frotter la belle Charlize Theron en impératrice Furiosa, nombreux sont les spectateurs qui trouvent qu'elle vole la vedette à Max mais je n'ai vraiment pas ressenti ça. Tom est assez charismatique pour ne pas se faire évincer, je trouve plutôt que le duo fonctionne juste parfaitement et qu'ils ont autant d'importance l'un que l'autre.
Le jeune Nicholas Hoult qui devait passer chaque jour près de deux heures en salle de maquillage se glisse sous la peau scarifiée et squelettique de Nux, un war boys envoûté par son maître Immortan, et qui ne souhaite qu'une chose, mourir en héros et rejoindre le Valhalla.
Je tiens avant de passer aux dernières personnes à citer également Jacob Tomuri, la doublure de Hardy qui a participé à la promotion du film tellement Tom le juger important pour le film, car son personne repose en grande partie sur des cascades, il considère donc que sa doublure fait 50% du boulot.
En plus des filles plutot sexy du cast Zoë Kravitz, Rosie Huntington-Whiteley, Abbey Lee, Courtney Eaton et Riley Keough la petite-fille d'Elvis et de Priscilla Presley, nous retrouvons dans le rôle du terrifiant Immortan Joe, Hugh Keays-Byrne. Qui n'est autre que le méchant du tout premier Mad Max, Toecutter, il arbore ici un masque qu'il a surement volé à Bane, euh... Tom Hardy. Pour faire bref, tout le casting est fabuleux, pas une faute de goûts, Tom bestiale et aux expressions délirantes, Charlize et son bras en moins qui ne l'empêche pas de rester sexy, Nicolas et son regard de chien battu, ainsi que son excentricité d'enfant naïf, puis la classe, la prestance flippante de Hugh.
Niveau technique, que dire, Miller nous livre un film visuellement remarquable et renversant, ces couleurs chaudes, cette ambiance crasseuse, et cet esthétisme pur, une beauté visuelle incontestable, et pour un blockbuster ça fait plaisir. Sa réalisation est plus impressionnante que jamais, à tel point que je n'arrive toujours pas sur certains plans à comprendre où est la caméra, sa mise en scène est royale, jouissive et explosive. La 3D est bonne, très bonne, malgré que le film n'est finalement pas été tourné avec les caméra 3D, ça faisait un moment que je n'avais pas vu une 3D aussi efficace, ne serait-ce que pour la profondeur, rien que les moments à l'intérieur des véhicules, on ressent une telle profondeur, c'est magique, et puis enfin je retrouve des jaillissements dans une 3D, ENFIN !
Junkie XL se charge de la bande originale délirante, rock, héroïque, jouissive, excentrique et folle du film, ce qui signifie que techniquement... bah y'a rien à reprocher.
Tout comme scénaristiquement, car s'il semble léger et faiblard, il se révèle plutôt bien construit et carrément efficace, il est à la croisé des chemins entre MAD MAX 2 et 3 sans pour autant les copier ou les revisiter, il dispose de son entière originalité.
Même si Miller y va de ses clins d’œils, entre la mini arbalète sur le bras d'un des méchants qui rappelle évidement celle du mec à la crête rouge du 2, ou encore la boite à musique que tient une des filles. C'est un clin d’œil direct à la fameuse scène du 2 où Max donne la petite boite au feral kid, la scène préférée de Miller apparemment, qui a revu la saga il n'y a pas longtemps pour la première fois depuis 30 ans. Un autre pour la route, la veste que porte Hardy est celle que Max avait dans le 2, elle est simplement revisitée et inspirée de celle de Denzel Washington dans Le livre d'éli.
En bref, car il est temps de conclure, ce Fury Road est démentiel, le meilleur film de l'année, malgré ses nombreuses bandes annonces, il a su garder beaucoup de mystères pour mon plus grand étonnement en salle, notamment en ce qui concerne les gosses difformes du méchant.
Pour ce qui est des fameuses critiques qui trouvent le film féministe, Miller a déclaré qu'il trouver cette réaction bien française et qu'il n'a jamais conçu son film en pensant à ce genre de chose.
Fury Road est donc la bête tant attendue, le monstre a enfin été délivré et a pu montrer toute sa féroce énergie, mais j’espère qu'il en a gardé encore sous le pied pour MAD MAX: The Wasteland !