Critique sans spoilers
James Wan s’approprie le genre et nous propose un film , qui est, selon moi, un pur et véritable néo-giallo. Comment ? En s’imprégnant de l’essence du giallo, tout en le disloquant et en se l’appropriant, venant mixer le tout avec d’autres sous-genres comme le slasher. Enquête, meurtres avec insers sur l’arme (aiguisée et brillante), héroïne subissant des visions qui l’obligent à assister aux crimes… crimes qui sont commis par le tueur en série le plus marquant du cinéma d’horreur depuis plus d’une décennie.
Superbement rythmé, habilement expliqué (avec un twist « quitte ou double » qu’il vous faudra accepter pour apprécier le film) et méchamment sanglant, Malignant est absolument à voir pour les fans du genre et/ou pour voir le métrage le plus original de Wan.
Sont quand même à noter quelques défauts (certains dialogues gênants, une histoire en somme assez classique dans les grandes lignes, et une séquence en particulier relevant de la série B voire Z — à vous d’accorder, ou non, votre « pardon » à ces choix).
Montant en haleine la résolution de son intrigue, Wan parsème ci et là de nombreux indices (plus ou moins subtils) sur la nature véritable de cet antagoniste marquant.
Véritable lettre d’amour involontaire à mon égard, mixant tout ce que j’aime dans le giallo et le slasher (qui sont mes 2 sous-genres horrifiques préférés), proposant une réalisation aboutie et recherchée, des plans on peut plus « giallo », et surtout une mutation complète : une première partie jouant avec le spectateur et ses attentes vis à vis d’un film de Wan, muant peu à peu au fil des 1h50 de Malignant.
De nombreux spectateurs resteront sur la touche, notamment ceux y cherchant un simple divertissement « train fantôme », ou n’étant pas particulièrement touchés par ces sous-genres. Mais il se pourrait que quelques uns y trouvent leurs comptes à 200%, Wan ayant lui-même dit que Malignant est « réalisé par un fan d’horreur, pour des fans d’horreur ».
Il est très loin d’être objectivement le meilleur giallo de tous les temps, ni même un excellent film, j’en ai pleinement conscience, mais, pour moi, cette sensation particulière et très rare que j’ai pu ressentir en ayant vu (et revu) Malignant est incomparable… et m’a touché au plus profond de mon cœur, lui-même déjà amoureux du giallo.
Un 10/10 amplement non mérité de manière objective, mais, avec mon propre ressenti, je ne pouvais qu'accorder à Malignant son grade de meilleur film de James Wan. Il est très (voire même trop) rapidement devenu l'un de mes films d'horreur préféré. Ce n'est pas le film seul qui écope de cette note si parfaite, mais bien cette sensation durant mes visionnages, subjectivement très, très agréable.
À conseiller non pas en espérant que vous l'aimiez autant, ce qui sera sûrement pas le cas, mais pour que vous viviez une expérience on ne peut plus originale en cette période très classique et stagnante du cinéma d'horreur.