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Après une erreur de parcours avec deux pas du tout Amazing Spider-Man, Marc Webb retourne du côté du cinéma à peu près indépendant. Dans son premier long-métrage (500) jours ensemble, on tombait amoureux de Joseph Gordon-Levitt ou de Zooey Deschanel voir des deux. Avec Mary, on va s'attacher à Mckenna Grace. C'est une comédie émouvante, un brin convenu et tirant sur la corde sensible de mon petit cœur fragile.


Mary (Mckenna Grace) est une enfant surdouée vivant avec son oncle Frank (Chris Evans) depuis le décès de sa mère. Leur vie semble se dérouler tranquillement sous le soleil de Floride, jusqu'à ce que Mary fasse sa rentrée scolaire. Dès le premier jour, ses capacités intellectuelles; très au-dessus de la moyenne; vont être repérées par son institutrice Bonnie (Jenny Slate), puis par la directrice Davis (Elizabeth Marvel). Conséquence, sa grand-mère Evelyn (Lindsay Duncan) va faire son apparition et vouloir obtenir la garde de Mary. Une bataille juridique s'engage entre elle et Frank, au détriment des envies de l'enfant.


Le film commence par le meilleur placement de produit du monde. Pour son premier jour d'école, Frank lui prépare un déjeuner spécial. Mary est dubitative face à son habituel bol rempli de céréales et va lui demander ce qu'il a de spécial. Il va retourner la boite de céréales qui se trouve être des Special K, cela n'est-il pas truculent? Si, comme la tenue de la jeune fille; robe et baskets; où le ad nauseam de Frank pour tenter de fermer son clapet teinté d'insolence, ou encore Roberta (Octavia Spencer) poursuivant Frank pour l'empêcher d'envoyer Mary à l'école. C'est léger, ça nous met dans de bonnes conditions et on se demande pourquoi Mary ne devrait pas se rendre à l'école. La réponse ne va pas tarder lors d'une adorable nouvelle scène qui va définitivement nous mettre sous le charme de son institutrice et accessoirement être en empathie avec Mary.


Le scénario est prévisible, on peut même parfois deviner les dialogues, un peu comme dans un épisode de New York, unité spéciale. Pourtant, cela ne gâche pas la tendresse qui émane de cette histoire. On se doute que cela va se finir bien, que Frank et Bonnie vont se faire des câlins et que finalement la vie est merveilleuse même si ta mère est décédée, que ton père ne t'a pas reconnu et que ta grand-mère te voit comme un animal de foire et non un être humain. Le film aurait pu facilement sombrer dans le pathos et nous arracher un torrent de larmes. Bon, il le fait un peu en mettant de la morve dans nos narines et de l'humidité dans le coin de nos yeux, mais cela n'est pas désagréable de se faire avoir et de passer du rire aux larmes. Puis, le propos du film est ailleurs avec cette question des plus difficile : Comment éduquer un enfant surdoué?


Mary se retrouve au cœur d'une bataille juridique. Les adultes par le biais de la justice sont entrain de décider de son avenir, sans prendre le temps de lui demander son avis. La question est de savoir ce qui est soi-disant le meilleur pour elle : recevoir une éducation à la hauteur de son intelligence parmi d'autres surdoués dans une université austère ou de lui permettre de grandir comme une enfant comme les autres pour ne pas gâcher sa vie sociale? Mais dans ce cas, son potentiel intellectuel ne sera-t'il pas bridé? Un équilibre est-il possible? Le film pose la question mais ne donne pas de réponse. Enfin, il en donne une mais à la sauce hollywoodienne donc pas forcément réaliste.


La transmission des caractères hériditaires est un des sujet traité dans le film. Mary tient de sa mère, qui tenait de sa grand-mère et même ce mytho de Frank a été intellectuellement gâté. Il a beau exhibé ses ongles sales, porté des débardeurs crasseux et réparer les moteurs des bateaux en free lance, on voit bien qu'il se fout de notre gueule. Déjà, il se fait passer pour le père de Mary, après il sort sa plus belle barbe et son regard ténébreux pour mettre en émoi les jolies institutrices de l'école de sa fille, pardon de sa nièce, tout en sirotant une Bud (un placement de produit moins fun que celui des Special K), seul au comptoir comme une âme en peine, blablablabla..... Il fait sa victime, mais ça ne prend pas. Cette famille de surdoués est surtout dysfonctionnelle. Frank protège Mary, pour éviter qu'elle est le même destin funeste que sa mère avec l'aide de Roberta. Evelyn veut Mary pour solutionner l'équation complexe que sa fille a failli résoudre. L'un pense à l'aspect humain de la jeune fille et l'autre à utiliser son intelligence pour marquer l'histoire de son empreinte génétique. Les motivations de chacun sont différentes et régit soit par l'émotion, soit par la gloire. Au milieu de tout cela, Mary doit trouver un juste équilibre, ce qui est tout aussi difficile.


Les divers sujets sont traités avec humour et légèreté. Au fil de l'histoire, la tendresse et la gravité se font aussi une place au sein de ce combat résultant de l'incapacité de cette famille à communiquer entre eux. Le film ne va pas au fond de ses différents thèmes, mais reste efficace grâce à la bonne bouille de Mckenna Grace et un sympathique supporting cast avec Jenny Slate, Octavia Spencer, Glenn Plummer, Chris Evans et Lindsay Duncan.

easy2fly
7
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le 27 sept. 2017

Critique lue 400 fois

Laurent Doe

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