Mes copains
5.1
Mes copains

Court-métrage de Louis Garrel (2008)

Je ne connais pas le cinéma de Louis Garrel, veuillez m’en excuser, mais j’ai beaucoup apprécié ce court métrage, qui était sa première expérience de réalisation, et je dois dire que j’ai beaucoup aimé, je suis assez admiratif du résultat et du fait qu’il y a là un travail cinématographique brillant et un peu osé, là où beaucoup de jeunes réalisateurs sont très conventionnels.


Garrel filme des acteurs qui étaient alors ses copains dans la vie, des comédiens formidables, il faut le dire, et tout particulièrement Sylvain Creuzevault, extraordinaire, tout en sensibilité. C’est important d’avoir de bons acteurs, et là-dessus, Louis Garrel s’est très bien entouré. Surtout pour ce type de film, intimiste, car le spectateur est placé très près des personnages, avec beaucoup de gros plans, la caméra nous permet de scruter les émotions des personnages, de les saisir admirablement, et de comprendre ce qui les bouleverse.


Les deux histoires narrées semblent banales, mais quand on saisit à ce point comment elles peuvent toucher des individus, on est pris dans le film. Une histoire que l’on subit, parce qu’on ne choisit pas sa famille, même si l’on peut quand même faire des choix. Et une autre où l’on est au contraire fragile face à l’étendue des possibles, les copains qu’on choisit, les amours qu’on construit ou qu’on attrape au vol. La liberté très cadrée et celle qui semble infinie mais qui nous demande de faire des choix.


Le film montre tout ça, les affres et aléas de la vie, le goût de l’existence. Nos deux histoires se croisent, comme dans la vie, on a l’impression que c’est la vie, et la réalisation de Garrel magnifie tout cela, des plans sont magnifiques, la musique contribue à l’atmosphère d’ensemble même si certaines ruptures sont discutables. Les personnages sont beaux, tous, très sensuels, la caméra nous amène à fleur de leur peau, on fume beaucoup mais ça renforce encore l’atmosphère et enrichit l’image, on entend le bruit du blouson en cuir, il y a des miroirs, des cadrages formidables. Certains trouveront peut-être ça too much, moi je trouve qu’ici c’est pertinent et que ça fonctionne admirablement. Bravo !


Sur ce film, voir éventuellement l'interview de Louis Garrel : https://www.youtube.com/watch?v=zfUKlitHQbw

socrate
8
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Créée

le 30 janv. 2019

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socrate

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