Morozko est un conte traditionnel russe. Son personnage central est le Père hiver, Father Frost en anglais, incarnation du gel. Cette figure du folklore russe est représentée comme un vieil homme qui présente une certaine ressemblance avec Le Père Noël. Barbe blanche, vêtu de bleu glacier et de blanc et armé d’un sceptre de glace, il veille sur la forêt et sur la couverture de neige et de gel.
Le conte présente l’histoire de deux jeunes gens, très différents qui vont se rencontrer, s’aimer et surmonter les obstacles pour se retrouver.
Nastenka est une belle et douce jeune fille maltraitée par sa belle-mère qui lui donne à faire toutes les corvées de la maison. Son Père, trop faible pour résister à sa femme, laisse sa fille dans cette triste situation.
Ivan est un beau jeune homme vaniteux qui ne respecte pas son prochain. Quittant sa vieille Mère pour partir à l’aventure, il fait la connaissance d’un sorcier champignon (ou d’un champignon sorcier !), envers qui il se montre irrespectueux et qui lui jette une malédiction.
Il fait, près d’une rivière, la connaissance de Nastenka, que sa méchante belle-mère a envoyé en forêt puiser de l’eau. Quoique choquée par l’insouciance et la vanité du jeune homme, elle en tombe aussitôt amoureuse.
Suite à la malédiction, Ivan, dont la tête est devenue celle d’un ours devra apprendre l’humilité et l’écoute des autres, afin de retrouver son apparence d’origine et la jeune fille qu’il aime.
On rencontre un autre personnage de contes, Baba Yaga, personnage central des contes russes.
Cette sorcière vole sur un mortier, habite dans une maison sur pattes qui a la faculté de se déplacer et de danser et passe son temps à chasser les jeunes gens qu’elle veut faire rôtir. De fait, le personnage amuse plus qu’autre chose car on se doute qu’elle n’arrivera jamais à ses fins. Dans certains contes, elle aide même le héros, dans un rôle de grand-mère bienveillante, gardienne de la forêt.
Comparés aux contes merveilleux de Ptushko (Sadko, Russlan et Ludmila, Le géant de la steppe…), les films d’Alexander Rou sont plus enfantins, plus joyeux et moins épiques. Le réalisateur a adapté un grand nombre de contes du folklore russe. Vassilissa la Très Belle, La belle Barbara à la natte longue, Par la volonté du brochet et Morozko, sont ses films les plus célèbres.
Les personnages sont parfois un peu caricaturaux, Rou adoptant un ton humoristique qui peut éventuellement sombrer dans le ridicule.
Mais on se trouve ici au coeur des contes russes avec un film tourné vers un jeune public, souvent naïf et à l’humour bon enfant.
Un ours apprivoisé va cueillir des champignons, la sorcière Baba Yaga est perchée à l’entrée de sa cabane dotée de pattes, les bandits sont plus bêtes que méchants, les isbas sont colorées, les filles et garçons sont beaux et chantant…
On prend plaisir à se remplir les yeux des paysages mélancoliques des forêts de Russie, qui sous la neige, ont une grande beauté. On se perd en forêt avec le bel Ivan, on part en traîneau sur la neige blanche, ont est heureux de voir arriver Morozko, on rit de Baba Yaga…et on ressort du film émerveillé, ayant retrouvé notre âme d’enfant.
Critiques des contes de Ptushko :
https://www.senscritique.com/film/Le_Tour_du_monde_de_Sadko/critique/103916840
https://www.senscritique.com/film/Le_geant_de_la_steppe/critique/104757380