Ivan (Eduard Izotov) est un beau jeune homme à qui tout réussit, dont le seul défaut est de s’aimer un peu trop soi-même. Cet orgueil va lui jouer un méchant tour, lorsque, ayant défié un malin génie de la forêt, Ivan se retrouve affublé d’une tête d’ours, dont il ne pourra se défaire qu’au prix d’une bonne action. C’est pourtant une condition indispensable pour séduire la belle Nastenka (Natalya Sedykh), avant que sa tyrannique belle-mère (Vera Altayskaya) ne réussisse à la faire mourir d’épuisement en l’égarant dans la forêt…Heureusement, le Père Frimas (Alexandr Khvylia) veille au grain !
Film russe relativement méconnu, Morozko figure pourtant en bonne place dans les références d’un certain Steven Spielberg, qui n’hésita pas à en faire un des prédécesseurs des blockbusters modernes. On est pourtant très loin d’un Ben-Hur ici, mais il est vrai que Morozko témoigne, sinon d’une modernité, au moins d’une intemporalité étonnante.
En effet, le film d’Alexandre Rou fait partie de cette catégorie de films qui compensent leur faible budget par une mise en scène bourrée de trouvailles visuelles et de détails pittoresques tous plus nombreux les uns que les autres, qui réveille irrémédiablement l'enfant qui sommeille en chacun de nous. C’est donc avec un plaisir sans bornes et les yeux grands ouverts d'émerveillement que l’on se plonge dans ce conte à la fois poétique et délirant, aux couleurs chatoyantes et à la musique entraînante, qui font de l’art russe un art décidément unique en son genre.